Ça pourrait commencer ainsi – Patrick Sirot – 18 octobre au 4 janvier – Galerie du Canon TPM – Toulon
>>Toulon
Un vernissage en présence de l’artiste aura lieu le vendredi 18 octobre à partir de 18h et l’exposition durera du vendredi 18 octobre 2024 au samedi 4 janvier 2025.
Patrick Sirot
Patrick Sirot est un artiste polymorphe : auteur/performeur, dessinateur, illustrateur. Il enseigne le dessin,
expérimente les relations entre pratiques plastiques et écritures poétiques à l’E.S.A.D.T.P.M (école supérieure
d’art et de design de Toulon Provence Méditerranée).
Il est le troisième et dernier fils de Suzanne Thuizat (épouse Sirot) libraire et de Lucien Sirot, artisan sellier,
bourrelier.
Il est né un jour de 1958, le 15 juillet précisément comme Rembrandt, Jacques Derrida, Walter Benjamin et
Dédé son voisin, un jour il mourra, entre ces deux événements qu’il considère objectivement comme les plus
déterminants de sa vie, il a appris à marcher, à parler, appris à crier, à se taire aussi, il a appris à dessiner,
écrire, puis il a appris à désapprendre…
Il travaille avec des traits et des mots, du langage en somme qu’il frotte contre l’autre… Parfois, ça pique un
peu. *
* « Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l’autre ».
Fragments d’un discours amoureux
Extrait du roman de Roland Barthes, 1977.
Ça pourrait commencer ainsi
Ça pourrait commencer ainsi, oui, par un ou plusieurs récits, des tout petits récits.
Un presque rien invitant à la peine, un presque rien de sanglot, quelques tristesses résonnent à peine dans
les fibres du papier.
Un peuple de silhouettes nomade, une pelure de peu de grammes, annonce par le dessin, les drames à
venir des peuples migrateurs.
Un peuple à fleur de peau, un peuple de faible épaisseur.
Des personnages flottent sur ou dans le papier sans lieu défini ou si peu. Grands, gras, gros ou maigres,
petits ou décharnés, ils habitent un espace sans contexte, ni paysage. Ils ne résident qu’en eux-mêmes.
Face à l’inconscient qui n’est souvent qu’une surface et l’apparence qui n’est qu’une peau, ces images
plongent sur des gouffres et des énigmes.
Elles s’interrogent sur notre présence.
Il en faudrait peu pour qu’elles s’en aillent, mais elles résistent, elles tiennent tête, le son de leur voix,
parfois, traversent le papier.
Écoutez.
Patrick Sirot