En cours Arts Plastiques
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William Bruet « Visions » – Galerie G

>> La Garde
Il y a des visions qui marquent et d’autres qui disparaissent avec le temps.
Celles qui s’imposent à nous, perturbent les repères de notre environnement et celles qui nous invitent à l’exploration de nouveaux territoires.
Des visions contemplatives entre le merveilleux et le monstrueux.
Des visions où on hallucine le réel, et qui nous proposent un récit à construire, un récit ouvert qui sollicite nos propres fantasmes.
Là où le ciel s’entrouvre et laisse apparaître l’inconnu, là où le sol lévite et la vie prend des formes bien énigmatique.
Des visions dans lesquelles l’on s’abandonne à corps perdu, ou l’imagination compose selon son bon vouloir.
Un voyage à l’extérieur et au centre de soi, initiatique.
Une zone de rencontre où le temps n’a pas de prise, dans un environnement qui nous apparaît à la fois familier et étranger, à la croisée des mondes.
Des visions d’ailleurs où jaillissent d’ancestrales figures qui cohabitent et échangent alors qu’elles n’étaient pas destinées à se rencontrer.
Il s’agit d’une expérience visuelle, celle du visible et de l’invisible.
Il s’agit de voir les choses derrière les choses.
William Bruet est un artiste pluridisciplinaire né en 1985, il vit à Toulon et son atelier se situe à La Seyne-sur-mer.
Il obtient son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique à l’ École Supérieure d’Art et Design Toulon Provence Méditerranée en 2010.
Il développe dès cette période un travail de détournement d’image, et se questionne sur la représentation dans sa dualité réalité/fiction ainsi que sur la compréhension des images à travers leurs propriétés plastiques, iconiques et symboliques.
Il capture le réel par le biais de la photographie avant de venir l’altérer par la pratique du dessin.
Le dessin au tracé rigoureux et précis intervient sur l’image pour l’accompagner, la détourner ou la violenter, le dessin nous transporte ailleurs, tout en laissant apparaître, parfois à peine, les valeurs de gris de l’image en dessous.
L’ utilisation du noir et blanc est quelque chose de sacré pour lui, il joue avec les paysages, l’anatomie humaine et crée des décalages invitant le lecteur à un véritable déchiffrement de son œuvre.
Il se glisse dans l’infra mince espace duchampien, entre tracé et photographie.
A travers ses œuvres, sa mythologie personnelle distille un univers énigmatique, chargé de signes et de symboles.
Il trouve son inspiration dans l’histoire du monde, celle qui s’est déroulée et celle que l’on se raconte, jusqu’à des fois l’épuisement du scénario.
Ainsi, il sème toute une gamme de créatures, personnages, divinités et objets issus du folklore fantastique, des contes populaires tout comme de la mythologie ou de l’iconographie religieuse.
L’ art africain, asiatique et précolombien ont également un impact majeur sur sa production.
Les apparats, masques et modifications corporelles sont une question centrale et lui permettent de détruire le diktat contemporain du corps normé, linéaire et identifiable.
Il renoue consciemment avec ce qui fut chez Antonin Artaud à l’origine de toute une part de ce qu’on appelle aujourd’hui la performance :
La volonté d’inscrire l’art dans une fonction sacrée, sortie du concept classique de la représentation.