6LexiC – Fusion poétique.
Hors-série spécial Centre Culturel Tisot à La Seyne
>> 11 mai
Le groupe varois 6Lexic, composé d’André Rossi, de Lison Steger, d’Aurélien Régis-Recous et de Laurent Guercy a sorti son troisième album. Un peu de poésie et pas mal de dérision pour servir cette chanson française qu’ils aiment tant. André nous répond.
Comment avez-vous choisi le titre de l’album, « Milkomeda » ?
Dans quatre milliards d’années, notre galaxie va entrer en collision avec la galaxie d’Andromède. Ce titre est le mélange de leurs deux noms en anglais. Il représente la fusion de la musique et des mots, mais aussi celle de nous quatre en tant que musiciens. J’écris les chansons mais mes amis sont là pour les magnifier avec leurs arrangements. On a cherché un son. Patrice Lazartigue, dit Lézard, a fait la production et le mix et on a fait les enregistrements avec lui chez Anthony Derycke. Patrice a une grande connaissance du son, on a fait un Mastering à -12db, c’est dynamique, on entend la basse, en équilibre avec la batterie…
Parle-nous des musiciens du groupe.
Tout d’abord il y a Lison, qui est comme ma sœur. Je dis pour la présenter que c’est un ange que la providence a mis sur ma route. Elle est chanteuse et poly-instrumentiste, sur scène elle passe de la guitare à la basse. Elle a aussi composé la musique de « Vent d’été ». Aurélien, le batteur, joue avec nous depuis onze ans. On l’a connu tout jeune, et c’est devenu un très bon musicien. C’est confortable quand tu travailles avec un batteur comme ça au service du projet. Laurent, le bassiste, le petit dernier, joue aussi de la guitare avec Bongo White. Il joue avec un état d’esprit à l’anglaise. Le couple batterie-basse fonctionne bien et ce sont les fondations de la musique.
La poésie semble très importante pour toi, comment écris-tu tes chansons ?
J’ai toujours un peu de pudeur avec ce mot. Il concerne Rimbaud ou Hugo, moi je suis un petit artisan d’art. J’essaie de mettre des lettres de noblesse, de la beauté, de l’amour et on en a mis tellement dans cet album. Je m’assois et j’attends, je laisse pleuvoir. Il n’y a pas de règles, ça restreindrait, mais le plus souvent ça commence avec le verbe, et il y a déjà une musicalité dans l’écriture. Je lis des textes de Christian Bobin ou de Blaise Cendrars et je suis bouleversé. Il y a tellement de musique, de couleurs, de parfums dans un texte, tu peux tout raconter, toucher les gens. Dans cet album, il y a une chanson qui me tient à cœur, « Antonio », écrite pour un ami très cher. Ce sont cinquante ans d’amitié, on est de la même rue de La Seyne. Dans « Sweet Ecchymoses », je parle avec pudeur des violences que peuvent subir les femmes. C’est inadmissible. « Lacrymo Jane » est écrite pour ma petite fille Janice, « Enfants sauvages » est un cadeau d’adieu à une femme. Pour « Vent d’été », j’arrive à une répet’ et je donne ce texte à Lison, je n’avais pas d’idée pour la musique. En dix minutes, elle l’a composée, j’étais impressionné. Dans « Plouf Plouf « , je dis être amoureux d’une maîtresse d’école, ça m’est évidemment arrivé, et mes petites filles font une apparition vocale. Il y a aussi le banjo d’Anthony sur celle-là. Je n’en reviens pas de ce qu’il a fait, comment il a réussi à se poser entre les guitares. « A l’envers » a été écrite pendant le premier confinement, où je me disais : « On marche sur la tronche ! » et j’ai rapproché ça des rapports amoureux, c’est mon domaine !
Comment ça se passe sur scène ?
On a une énergie assez rock, avec un son brut que j’aime. D’autant que sur deux morceaux Lison prend la basse et Laurent la guitare, et il a un jeu très rock ou blues. On jouera principalement les chansons du dernier album plus deux ou trois des précédents.