Aïoli – Compos, soleil et huitième degré…
Tournée d’été du Groupe Aïoli dans tout le Var
Ils vont sillonner le Var tout l’été avec leur musique festive, déjantée, mais redoutablement travaillée. Derrière l’humour, le jeu de scène, le décalage, le mythique groupe varois Aïoli cache de véritables pointures de la musique. Entretien avec le chanteur Yves Pujol et le guitariste Sylvestre Etienne.
C’est quoi le concept Aïoli ?
Yves : De très bons musiciens, des compositions, du soleil, de la déconnade… du huitième degré ! Ce sont d’excellents musiciens que j’ai débauchés dans la déconnade. À la base ils n’étaient pas faits pour faire les fous sur scène, ce sont de vrais pros, mais ils se sont pris au jeu. C’est ce décalage, ce jeu avec le public, ce que le groupe dégage, qui fait notre force. Et le public s’en rend compte : il trouve que c’est drôle… mais que musicalement, “ça sonne” ! C’est aussi un concert très familial.
C’est ce que le public ne sait pas forcément : vous avez des musiciens hors-pair… dont plusieurs professeurs au Conservatoire
Yves : Franck Pantin, le pianiste et arrangeur en chef, a été professeur au Conservatoire pendant plus de quarante ans. C’est un pilier du groupe. C’est un des meilleurs lecteurs de France, il a joué avec Didier Lockwood… Il est capable de passer de l’Opéra à la fête de village, d’amener des cuivres, des cordes… Le problème est qu’il aime un peu trop les bons restos… Tout comme Sly, le guitariste, d’ailleurs ! Il est aussi professeur au Conservatoire, polyvalent, capable de s’adapter à tout style de musique, avec une grande intelligence de jeu. Julien Pierre, le batteur, que l’on surnomme “la Machine”, est d’une grande humilité, d’une précision redoutable, avec une culture immense. André Dos Santos, le bassiste, est le dernier arrivé. Il a une très grande expérience de la scène. C’est quelqu’un de simple, d’humble, mais d’une efficacité redoutable.
Sylvestre : Carine Libessart, la touche féminine du groupe, est prof de chant au Conservaotoire également, c’est une excellente interprète. Elle apporte ses idées, son regard de chanteuse. C’est le rayon de soleil d’Aïoli.
Vous avez sorti il y a peu votre sixième album, « L’aïoli c’est bon ! », comme toujours tout le monde en prend pour son grade…
Yves : Aïoli a été créé sur l’humour, le décalage, l’autodérision. On se moque de tout le monde… mais avec bienveillance. Cette fois, on a voulu rendre hommage aux profs, en souligner le rôle indispensable, pas assez reconnu. On a taquiné les services techniques, que l’on croise à chaque concert…
Sylvestre : On s’amuse, oui, mais ce n’est pas méchant. Il y a même une parodie d’Elvis en français, sur le chihuahua, le chien de vieux… C’est le sixième album avec trente-trois ans de carrière, et ce n’est pas fini. Pour les trente-cinq ans, le groupe prévoit d’ailleurs un énorme concert au théâtre Galli.
Comment composez-vous ?
Yves : J’amène une base : quelques accords, une mélodie, des mots… puis le groupe s’en empare. Chacun y met du sien, Franck s’occupe des arrangements, le groupe peaufine… Et le résultat prend forme en répète. Les cuivres sont de vrais cuivres, et ils font les grandes scènes comme le Zénith avec nous.
Vous serez cet été en tournée mondiale dans le Var, qu’est-ce que le public va découvrir ?
Yves : Un concert d’Aïoli, ça commence par un apéro… et ça finit par un apéro ! Ce n’est pas que de la musique. C’est de la scène, des sketchs, de l’humour… La première fois, c’est une expérience assez intense, avec beaucoup de rythme, comme dans mes One Man Show. Les enfants s’amusent, les parents vont chercher le jeu de mots… Chacun y prend ce qu’il veut.
Sylvestre : Il y a des perruques, des costumes, des personnages : Tina Turner, Mozart des cabèches, Maurice… Côté dates on peut citer Le 21 juin à Hyères, , le 27 juin à Draguignan, le 18 juillet à Carqueiranne, le 19 juillet à La Valette, le 4 août à La Londe, le 16 août à Néoules… et même en septembre dans les Bouches-du-Rhône ! En général on fait environ quatre-vingt concerts par saison.
Vos chansons préférées sur scène ?
Yves : J’aime jouer les morceaux récents. Mais les gens se fâchent si on retire certains classiques… “La Cagole”, “Tina Turner”… ou “L’Arsenal”.
Sylvestre: Moi, j’adore “Maurice”. Et un petit conseil au public, ne venez surtout pas avec une chemise pourrie !!
Un mot sur vos autres projets ?
Yves : Je crée mon nouveau “One Man Show” le 22 novembre à Galli.
Sylvestre : J’ai un groupe de reprises de Police, “Bring on the Night”, on sera le 27 juillet à Vins-sur-Caramy notamment.
Fabrice Lo Piccolo