ALAIN CHAMFORT – Un concert intime en plein air

21 juillet – Sanary

Alain Chamfort se produira cet été pour le festival « Sanary sous les étoiles » en plein air, en collaboration avec Atout Scènes Production, producteur local. Il livrera un concert en piano-voix, intimiste et retraçant ses quarante ans de carrière.

 

Vous serez en piano-voix, pourquoi ce choix, et qu’est-ce que cela apporte à votre répertoire ?

C’est une relation beaucoup plus dépouillée, plus naturelle, le lien avec le public n’est pas embarrassé par la scénographie. C’est aussi un lien très direct avec la chanson, comme quand on vient de l’écrire, avec le texte et la mélodie. La musique, aujourd’hui a pris un tournant particulier, basé sur la production, le son, le rythme, des trouvailles de gimmicks. Là on épure, on revient sur quelque chose de dépouillé mais ne résistent à ça que des chansons à l’écriture solide. 

 

Quels morceaux jouerez-vous ?

C’est le répertoire que je reprends régulièrement en piano-voix. Je joue mes titres les plus connus, que les gens retiennent, car la majorité des gens face à vous ne sont pas des fans. Mais pour ceux qui viennent vous voir régulièrement, le programme doit évoluer. Je joue avec un nouveau pianiste et on va constituer le tour de chant dans quelques jours et voir sur quoi il se sent à l’aise. Il y aura des chansons de tout mon répertoire et deux ou trois de mon dernier album. 

 

Dans le même temps vous donnez des concerts symphoniques, c’est un exercice éloigné ?

C’est un grand écart. Musicalement, c’est plus satisfaisant, car face à un orchestre symphonique le public ressent des vibrations totalement différentes. La musique symphonique, et principalement la classique, a un pouvoir sur le public. Pour l’artiste, il faut être respectueux, c’est terriblement impressionnant. Le répertoire est magnifié, c’est quelque chose d’unique. En piano-voix, c’est plus humble et la relation avec les gens est plus directe. En symphonique, on doit écouter, et interpréter différemment, sans être grandiloquent, sans appuyer les effets de manière disproportionnée. C’est très subtil.

 

Quel est votre processus de création ?
Je tourne un peu, sans trop savoir ce qui va sortir de mon clavier et à un moment donné, quelque chose retient mon attention, et à ce moment-là j’essaie de poursuivre, de donner une forme. Il n’y a pas de méthode, on essaie d’éprouver du plaisir dans ce qu’on entend. Et quand ce n’est pas le cas, on continue à chercher. Tous les cas de figure existent, vous pouvez avoir fini une chanson en un quart d’heure ou y revenir plusieurs fois, par bouts. Soit je commence avec la musique, soit mon parolier me propose des textes et j’essaie de les mettre en musique, pour faire en sorte que le texte devienne compréhensible. Un exemple : si le texte commence par « tu pars », je vais étendre le mot pars pour que ça exprime l’intention. 

 

Vous avez composé pour d’autres également, quel est votre exercice préféré ?

J’ai toujours été heureux de composer pour d’autres gens, mais j’ai besoin qu’ils m’inspirent et quelques fois ce n’est pas le cas. Je ne pourrai pas composer pour des artistes de télé-réalité par exemple, même si je n’ai rien contre eux, mais ils ne permettent pas de m’appuyer sur quelque chose. J’ai plus de facilité à faire une chanson pour Line Renaud, où je peux avoir des visions d’elle, des réminiscences… Avec un jeune artiste, c’est plus compliqué.

 

Qu’est-ce que vous retenez de votre longue carrière ? Quels sont les moments qui ont été les plus marquants pour vous ?

La chance d’avoir pu chanter avec l’orchestre symphonique est un des moments les plus forts que j’ai connus. J’étais dans un écrin. Je suis sensible à la beauté et c’était abouti. J’aime mon répertoire, il me ressemble, il est cohérent. Il y a une forme d’exigence nécessaire. Après, le succès ou l’échec, c’est un autre problème et ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus. À l’arrivée, pouvoir réunir une vingtaine de chansons et en être fier, c’est une satisfaction personnelle. La rencontre avec le public on ne la maitrise pas, même si c’est décevant quand on ne le rencontre pas. Mais le but n’est pas de toucher le plus grande nombre de personnes mais celle que ça intéresse avec authenticité.