Alambic – Une histoire d’amitié.

Les musiciens du groupe Alambic utilisent un univers musical entre reggae, musique cubaine, blues et ska, pour mettre en valeur des paroles drôles et décalées. Après un passage au festival de Néoules et une tournée au Kirghizistan et au Kazakhstan, ils sortent leur album « Premier des derniers ». Miguel, le parolier et chanteur, y raconte ses peines, ses mauvais choix, ses rencontres formidables, ses voyages et ses galères.

Votre groupe Alambic est tout jeune, comment est né le projet ?

Nous avions déjà, avec la plupart de mes acolytes, un groupe de reggae : Higher. Nous avions beaucoup tourné, dans la France entière. On aimait beaucoup ça. En parallèle, j’écrivais des textes qui se rapprochaient plus de la chanson française, avec de l’humour, plus ouverts que dans le reggae. Nous avons décidé de changer de projet et de créer un autre groupe, plus centré sur la chanson française. Mon frère est à la batterie, les frangins Dam et Flo à la guitare et à la basse, Julien au clavier et Sylvain, notre nouvelle recrue, est trompettiste.

« Premier des derniers » est sorti le 25 octobre, qu’y racontez-vous ?

Cet album est une photographie de notre vie. C’est l’histoire des loosers que nous sommes, et de notre vie à six. C’est une histoire d’amitié : on a formé le groupe Alambic il y a deux ans. Cet album est le fruit de cette aventure. On y aborde des thèmes qui peuvent sembler noirs, comme l’infidélité ou les voyages foireux où on dort à même le sol… mais on les aborde avec notre décalage, notre humour pour sortir du drame social et en faire notre identité !

Comment composez-vous ?

Le principe est de distiller les inspirations qu’on a sur le moment, tous les six, pour sortir nos morceaux de l’alambic ! On a une manière de composer assez simple : j’écris les textes, on pose une base mélodique avec mon frère, qui est batteur, mais aussi bon guitariste. Ensuite on se rejoint tous les six et on travaille les morceaux en commun. On écoute tous beaucoup de musique, dans des styles différents. Julien au clavier c’est le mec qui va apporter la touche cubaine et salsa ; Damien est super solide en reggae et en funk…

Les autres membres influencent-ils ton écriture ?

Oui, par les aventures que l’on vit. Il apportent leurs regards et il n’y a pas de langues de bois chez nous. Au début d’Alambic, j’ai écrit de nombreuses chansons. Beaucoup ont été avortées, parce qu’on voulait créer une ligne artistique cohérente et droite. Parfois, les paroles étaient trop extrêmes, je me laissais emporter, un peu à la manière d’un Didier Super (rires). Mais les autres n’hésitent pas à me le dire et on en discute. On est tellement ensemble tout le temps que forcément on les retrouve dans mon écriture. Comment s’est passée la tournée au Kirghizistan et au Kazakhstan ? C’était la folie ! On est parti dix jours, on a booké trois dates. Avant de commencer les concerts on a fait un trek à cheval de deux jours dans les montagnes et dormi dans des yourtes, c’était magique. On était à trois milles mètres d’altitude, certains d’entre nous n’avaient jamais fait de cheval de leur vie… Et les concerts étaient incroyables, les salles étaient pleines, le public était très très chaud ! Ils n’ont pas l’habitude de voir des concerts «occidentaux», c’était un peu l’événement là-bas. Il y avait une énergie énorme. On a même eu une demande en mariage en plein live… et elle a dit oui ! Ce qui était fou, c’était que les gens n’avaient aucune idée de ce que je racontais, tous nos morceaux étant francophones. C’est là qu’on voit que la musique est internationale, elle passe partout.