Alee – Un second printemps tout en nuances.

Alee et Mourad Musset (La Rue Kétanou) au Bus à Draguignan, le 17 mai

Alee, auteur, slameur et artisan d’une chanson urbaine et engagée, partage la scène avec Mourad Musset (La Rue Kétanou) dans un duo complice, tendre et lucide. Entre rires, coups de gueule et éclats de poésie, ils revisitent leurs répertoires, mêlent l’intime à l’universel et offrent un “Second Printemps” vibrant d’humanité. Ce concert s’annonce comme une parenthèse de chaleur, de réflexions et de poésie.

On ressent une grande tendresse et résilience dans vos derniers textes. C’est une forme de renaissance personnelle ?
Ah oui, complètement. C’est d’ailleurs pour ça que le premier album sorti en 2024 s’appelle « Nouveau Printemps ». À un moment, j’avais un peu fait le tour de mon projet musical. Alors je me suis replongé dans une formation pour apprendre à faire mes propres arrangements, j’ai réécrit différemment… Après une introspection liée à une opération et aux années COVID. Les morceaux sont venus naturellement, et j’ai décidé de les réunir sur un disque. Mourad m’a proposé de m’accompagner pour une tournée d’un an, et finalement, l’aventure s’est prolongée. De là, est né le live « Second Printemps », et maintenant, on prépare le dernier opus, « Troisième Printemps ».

Votre collaboration avec Mourad Musset est très complice. C’est une longue amitié, non ?
Oui, ça fait près de vingt ans qu’on se connaît. On avait souvent travaillé ensemble dans des projets collectifs comme le Collectif 13, mais c’est la première fois qu’on le fait aussi étroitement, tous les deux. Mourad m’a d’abord proposé de m’accompagner en live. Il est venu en tant que backer, à la guitare aussi. Sa présence a vraiment apporté une autre dimension à mon spectacle. On a une vraie complicité scénique, naturelle, presque improvisée au départ, mais qu’on a conservée. Et ça, le public le ressent, je pense.

Qu’est-ce qui guide vos choix de morceaux et la manière dont vous mêlez engagement et poésie ?
Au début, on jouait surtout mes morceaux, avec quelques chansons de Mourad. Moi, je viens du rap, un genre qui porte intrinsèquement un engagement fort, une écriture directe. Mourad vient de la chanson française, plus poétique. Sur scène il rappe davantage que dans La Rue Kétanou, et moi, je m’ouvre davantage à la forme chanson. On trouve cet équilibre naturellement. Parfois, on écrit ensemble, l’un commence et l’autre rebondit. Le thème vient souvent en cours de route. Cette complémentarité se reflète bien quand je chante dans « Mélangez-vous », une reprise de Pierre Perret : nos deux univers se mélangent, et c’est ce qui fait la richesse de ce que l’on propose ensemble.

Le Bus à Draguignan est connu pour sa convivialité et son ouverture musicale. Que représente ce lieu pour vous, et quel message souhaitez-vous adresser au public ?
Ce sont exactement les lieux qu’on aime avec Mourad. Une salle à taille humaine, chaleureuse, où l’on peut vraiment créer du lien avec le public. Notre projet est fait pour ça : de la proximité, du vrai live, sans artifices. On arrive avec nos mots, nos guitares, nos machines. Ce n’est pas un show son et lumière, mais une rencontre.
Et c’est ce que l’on vient partager : des histoires, de la musique, mais surtout de la chaleur humaine. Ces échanges sont essentiels, et je pense que les gens passeront un vrai bon moment, en toute sincérité.Un troisième album en préparation… Allez, vous

nous dévoilez quelques nouveautés au Bus ?
On verra où on en est au moment du concert. Il y a déjà un titre que l’on interprète parfois. L’album sortira juste avant l’été. On réfléchit encore à l’intégrer ou pas dans le live.

Julie Louis Delage

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Clip Officiel de leurs nouvel album