Alexandra Lamy Edouard Bergeon – Une Madame tout le monde au secours de la déforestation.

>>La Promesse Verte – en salles

Pour la sortie de « La Promesse Verte » le Six n’étoiles, cinéma de Six-Fours-les-Plages, organisait une avant-première avec son réalisateur et l’actrice principale du film. A cette occasion, Alexandra Lamy a donné son nom à la quatrième salle du cinéma, une première pour l’actrice !

Comment vous est venue l’idée de ce nouveau film ?
édouard Bergeon : C’est parti d’un article sur le blocage de la raffinerie Total de la Mède par des agriculteurs. Ils protestaient contre l’importation d’huile de palme d’Asie du Sud-Est, destinée à la production de biocarburants. Je le lisais pendant le tournage de mon précèdent film – « Au nom de la terre » – et ça m’a touché. Mon monde, c’est le monde agricole et cette manifestation m’a renvoyé au vécu de mon père. On demande à nos agriculteurs de produire de l’huile de palme pour le biocarburant mais dans le même temps on en autorise l’importation, ce qui fait baisser le cours du marché. Cette histoire a vraiment raisonné en moi.

Pourquoi l’huile de palme ?
édouard : étant grand reporter et ayant beaucoup voyagé, je suis allé en Argentine, au Brésil et en Indonésie et j’ai vu les ravages de la déforestation sur la forêt primaire. J’aurais pu parler du soja ou du poulet qu’il ne faut pas manger (rires) mais la déforestation ça me tenait à cœur.

Pourquoi choisir une femme comme héroïne ?
édouard : Je ne me suis pas posé de question, j’ai commencé à écrire et l’histoire de Carole, une Madame tout le monde, est venue naturellement.
Alexandra Lamy : C’était intéressant de lire un scénario extrêmement bien écrit, on sent qu’Edouard est un ancien journaliste, un homme de la terre, son scénario est clair, juste et très bien documenté. C’était un bonheur de tourner dans ce film. On peut totalement s’identifier à mon personnage et on découvre l’histoire à travers son cheminement. Moi aussi je suis comme la Carole du début du film : l’huile de palme, pour moi, c’est « Nutella » (rire).

Comment avez-vous imaginé le personnage de Carole ?
Alexandra : Cette femme c’est Madame tout le monde comme le disait édouard. Le ciel lui tombe sur la tête, elle est perdue, elle ne comprend pas. Mais au fur et à mesure que le film progresse, nous la voyons se heurter à la politique internationale et aux rouages géopolitiques.
édouard : Au départ nous sommes tous comme Carole, nous ne savons pas, et elle va nous guider. Elle est naturelle, sans artifice. Lorsque nous avons parlé du personnage avec Alexandra nous avons imaginé son état d’esprit et je lui ai décrit l’image que j’avais d’elle.
Alexandra : Lorsque l’on a la chance de pouvoir interpréter un personnage comme celui-ci et que les échanges avec le réalisateur sont intéressants, les idées qu’il propose deviennent des évidences. Donc par exemple, j’ai accepté de ne pas être maquillée, car Carole est au-dessus de tout ça. La priorité de mon personnage est de sauver la vie son fils.

Alexandra, vous êtes au Six n’étoiles pour parler de votre nouveau film mais aussi pour inaugurer la quatrième salle de ce cinéma…
Alexandra : Je suis émue, très touchée, c’est la première fois qu’une salle de cinéma portera mon nom. Je suis honorée. C’est le genre de cinéma que j’aime : quand j’étais enfant, j’allais dans un cinéma qui lui ressemblait et c’est là que j’ai vécues mes premières émotions cinématographiques. Je suis très heureuse.
Nathalie Jourde