Alexandre Telliez-Moreni Samir Bouallegue – A la découverte de la « Varlifornie »

Valifornia Dreamin’

14 avril – Théâtre Denis – Hyères 

7 mai  – Le Royal – Toulon

11 juin – Port des Créateurs – Toulon 

25 juin – Le Beausset 

 

Alexandre, urbaniste de métier, dirige le label toulonnais Toolong Records. Autour d’Anthony Herbin et de Sébastien Poggioli, membres des groupes Lune Apache et Hal Manhar, il a imaginé un road-movie à la recherche des similitudes entre Var et Californie, et en a confié la réalisation à Samir.

 

Le voyage s’est-il passé comme prévu ?

Alex : on avait préparé toutes les étapes avec une carte. Mais ça ne s’est pas passé comme prévu. Nous avons fait toutes les rencontres programmées. Quant aux lieux, on y est resté le temps nécessaire à s’en imprégner. Je connaissais déjà presque tous les endroits mais les autres en découvraient beaucoup. Nous avons fait un tour du Var, de l’Ouest au Nord, puis à l’Est. D’ailleurs, nous allons sortir une carte de la « Varlifornie », avec le parcours effective-
ment fait.

Sam : On ne voulait pas tomber dans le cadre du documentaire Office de Tourisme. C’est aussi pour ça qu’Alex a fait appel à moi. Il a fallu construire un récit, basé sur une urgence : en cinq jours réaliser un film de soixante-dix minutes, sans scénario ni storyboard, pour laisser place à l’inconnu. Mais, avant tout, nous avions un cadre, splendide, le Var.

A : Cette quête, la recherche de la Californie dans le Var, a donné un objet filmique qui n’existait pas, entre docu et fiction, fantasmes et réalité. C’est très personnel et imprégné de toutes les aventures que l’on a vécues. Samir a fini avec le Covid et un épanchement de synovie, on a dormi dans des hôtels, des tentes, des studios d’enregistrement…

S : C’était un peu « Apocalypse Now » quand même !

 

Quels lieux vous ont marqués ?

S : Je ne connaissais pas le Var sous cet angle-là, c’est un territoire hallucinant. Je me rappelle le Mont Lachens : c’est le jeu vidéo « GTA Vice City », 1700m d’altitude, 120 km/h de vent ! J’avais l’impression d’être à des milliers de kilomètres. On s’arrêtait jouer de la musique sur la plage puis on retournait à l’intérieur du territoire. Le même soir, on se retrouve dans le bassin de l’Artuby sur le plateau vers Comps. Ça rappelle le Grand Canyon… Le camion faisait des siennes… Au coin du feu, j’ai tourné la scène la plus mystique ce soir-là, dans laquelle on peut voir dans le ciel les cinquante satellites d’Elon Musk. Je m’étais aussi interdit de faire un plan de drone, mais finalement, je décide d’en faire tout de même un, sur le rocher de Roquebrune, et là je pète le drone ! Bon j’en ai quand même fait un : Antho qui court nu dans l’herbe !

A : Dans l’Estérel aussi, c’était cool. Pendant tout le voyage, il y a eu des signes. Au Cap Sicié, un homme passe… sur son vélo… Il s’est avéré que c’était Michaël Steinman, qui devait nous faire la voix-off !

S : C’est cette voix-off qui construit le récit, elle incarne la Californie et tous nos films référence. Le texte a été écrit par Alex, après le tournage. Je le trouve très poétique.

 

Justement, comment s’est passée la réalisation ?

S : Je devais capter ce qui faisait l’essence du voyage, être à l’affut de tout. Je voulais tourner à hauteur d’homme, un peu à la Dogma, mais aussi avec des plans cinémascope, comme dans les films italiens et hollywoodiens.

A : Samir a su tout de suite filmer ce qui allait être essentiel.

S : Je tiens à remercier Atef Sedkaoui qui nous a prêté son studio d’enregistrement et nous a aidés sur la voix-off.

 

Comment avez-vous composé la BO ?

A : Elle est composée par Anthony Herbin, Sébastien Poggioli et moi. On est vraiment dans la Pop Culture.

S : Il y a beaucoup de références californiennes, de surf-rock. On a enregistré avant, pendant et après le tournage. Je disais mes besoins aux garçons et ils m’envoyaient les morceaux, très rapidement. La BO a influencé le rythme du montage.

 

Comment vont se passer les projections ?

L’événement est gratuit. Nous avons une dizaine de dates, avec la projection du film puis une rencontre avec l’équipe. C’est l’occasion de discuter du territoire et on espère que les gens vont nous faire part de leur expérience. On finit par un concert d’Hal Manhar. On essaie de le montrer dans des lieux qui sortent de l’ordinaire. C’est la première phase de la tournée, mais il y aura une suite.

 

Fabrice Lo Piccolo