ALEXIS ROY – La Musique au service de la Voix

« Charlot, Octave et Bobine » – 13 novembre au Pradet

Compositeur et arrangeur, Alexis Roy a élaboré deux partitions originales pour le ciné-concert « Charlot, Octave & Bobine » créé par Les Voix Animées. Il nous parle de sa collaboration avec l’ensemble vocal.

 

Quel est le répertoire choisi pour ce ciné-concert ? 

 

Les Voix Animées m’avaient demandé de rester sur des références au « Grand Répertoire ». Donc, j’ai été chercher des œuvres chez les grands maîtres du classique (Bach, Schubert, Brahms…). Mais je me suis aussi permis de faire une incursion vers le jazz par exemple. J’ai cherché à être assez éclectique tout en ne choisissant que des morceaux célèbres. Sur certains passages, je ne voyais rien à mettre côté musique classique et il y a eu tellement de belles choses écrites en chanson que je m’en suis servi.

 

Pouvez-vous nous présenter vos deux compositions écrites pour ce ciné concert ? 

 

Les Voix Animées ont un certain grain de folie. Donc je savais que je pouvais écrire des compositions originales, voire avec certaines choses qui semblent impossible à chanter. Je savais que ce que j’allais leur écrire allait leur faire plaisir, qu’ils allaient s’en emparer et en faire quelque chose de beau. Avant de savoir ce que j’allais poser comme musique sur les images, il a fallu que je décortique seconde après seconde chacun des films. En observant chaque scène, je me suis rendu compte que des musiques s’imposaient. Par exemple, dans un des films, un des protagonistes tombe à l’eau. J’ai alors décidé d’y apposer une musique avec des sons de canards, celle de « Pierre et le Loup » plus exactement. De fil en aiguille, en détaillant chaque scène, j’ai pu trouver les musiques qui donnaient du sens à chaque instant. Et lorsque je n’en trouvais pas, eh bien, je les composais moi-même, tout simplement ! 

 

Quelle est la spécificité du travail d’arrangement de musiques pour un ensemble a cappella

 

Il faut que ça sonne. Il se trouve que je connais bien Luc Coadou et son équipe. La question, pour moi, n’était pas d’écrire de la musique mais quelque chose qui serve ce quatuor vocal qui accompagne les films. D’autre part, transcrire une composition pour orchestre symphonique ou pour piano vers une partition pour voix était un exercice très intéressant. Rien n’était écrit au départ pour ces chanteurs et il a fallu faire en sorte que ça le devienne, en proposant une partition chantable, que les artistes ne soient pas en difficulté et puissent en faire quelque chose qui leur convienne et serve leur voix. 

 

Comment se passe votre collaboration avec Les Voix Animées ?

 

C’est toujours un plaisir. Quand ils ont besoin de moi je suis toujours partant. Ce sont des interprètes intègres qui s’emparent de la partition tout en la respectant. Généralement ils me contactent et me laissent carte blanche. C’est ça qui est formidable avec eux. Une fois que tout est terminé je leur fais un premier envoi. Ils regardent puis me font des remarques constructives pour la suite, ce qui me permet de faire du sur-mesure et, même je l’espère, de la haute-couture.

Les Voix Animées possèdent ce plaisir de rencontrer leur public… Ils vont parfois dans des petites salles, des endroits où finalement la culture ne va peut-être pas assez, et ils ont cette envie de faire en sorte que le public prenne du plaisir. Quand j’écris des œuvres pour eux je pense à cela, à tous ceux qui viennent écouter des concerts de musiques chorales sans en avoir forcément l’habitude. Je cherche à ce que l’œuvre ait la même démarche que l’ensemble vocal, à m’adresser à leur public.

Lila Ayoldi