Ali Marhyar et Ahmed Sylla – Réaliser ses rêves

>> « Comme un prince » en salles le 17 janvier

Pour son premier long-métrage Ali nous raconte l’histoire de Souleyman, boxeur prometteur qui doit abandonner sa carrière sur blessure et rencontre Mélissa, jeune fille douée pour la boxe qu’il va prendre sous son aile. Un film sur la transmission qui se déroule au Château de Chambord, avec également Julia Piaton et Jonathan Cohen au casting.

Ali, peux-tu nous expliquer comment est né ce projet, je crois qu’il a une dimension autobiographique.
Ali : J’avais une envie croissante de réaliser et j’ai commencé par écrire des courts-métrages et des mini-séries. Nous avons pris le temps de bien élaborer le scénario, de nous entourer, puis nous avons lancé le projet. J’ai une passion pour la boxe, que j’ai pratiquée : je voulais rentrer en sport-études mais ma mère m’en a empêché ! Alors j’ai rebondi et je me suis inscrit à des cours de théâtre pour pouvoir faire du cinéma. Nous n’avons pas qu’un rêve dans la vie, si un nous échappe, on peut en réaliser un autre. Je voulais parler de transmission et d’espoir, et la boxe est un sport où la relation entre l’entraîneur et le boxeur est forte. De plus, étant aussi passionné d’histoire, j’ai voulu mêler mes deux passions et créer un film qui explore ces aspects tout en restant divertissant.

Dis-nous la vérité Ali, tu n’as fait ce film que pour pouvoir tourner au château de Chambord !
Absolument ! Tourner à Chambord a été une expérience fabuleuse. C’était magique de se dire que des siècles d’histoire ont traversé ces lieux. Je voulais également aborder l’Histoire de manière ludique, dire aux jeunes qu’ils ont forcément un lien avec cette Histoire ! Le film parle d’ouverture culturelle, de l’ouverture à l’autre, il ne faut pas se replier sur sa communauté. Avec Ahmed, nous nous sommes retrouvés sur la transmission de ces valeurs éducatives.

Comment s’est déroulée la rencontre entre vous deux pour ce projet ?
Ahmed : Ali est venu vers moi. J’ai tout de suite senti une connexion avec lui, nous avons reçu la même éducation et il voulait aborder des sujets qui me sont chers. Il avait une idée claire de son film, du cadre dans lequel il voulait le placer. En tant qu’acteur, cela m’a beaucoup rassuré. La confiance mutuelle est essentielle pour moi. Je n’ai pas fait d’école de cinéma, j’apprends à chaque film. Ali me coachait, me donnait de petites techniques. Et le rôle qu’il me proposait était magnifique, et j’aimais le scénario. Jean Gabin disait : « Un bon film, c’est une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire. »
Ali : La connexion entre Ahmed et moi a été magique. Il comprenait instantanément ce que je voulais, avec un seul mot. Je lui disais : « Ahmed, hagard. Ahmed, rien ! »…
Ahmed : Il me disait : « refais-la… mais bien ! » (rires). L’ambiance était fraternelle, c’est très important pour moi. Nous faisons un métier magnifique, on tournait à Chambord, ma loge était un des cabinets du Roi ! Et nous devons faire plaisir aux gens, il faut donc que l’on ait envie de tourner.

Parlez-nous de Mallory Wanecque qui joue Mélissa dans le film.
Ali : Mallory est une actrice magnifique. La directrice de casting l’a repérée dans une interview pour un autre film. Après avoir vu trois cents filles, dès les premières phrases, j’ai su que c’était elle. C’était une évidence. Travailler avec elle a été un bonheur, et je suis convaincu qu’elle sera très sollicitée dans le futur.

Ahmed, tu as eu une préparation sportive poussée, comment l’as-tu vécue ?
Ahmed : Grâce à Ali, j’ai acquis des abdos et des pectoraux ! Mais je vomissais après chaque séance. J’ai voulu être crédible en tant que boxeur, alors j’ai investi beaucoup d’heures même si je ne suis pas naturellement sportif. Oui, ils m’ont poussé dans mes retranchements, mais le résultat en valait la peine.
Ali : Il était important pour moi de le mettre en contact avec des professionnels. Il a suivi une véritable formation, et c’était crucial pour rendre son personnage crédible.

Ahmed, « Comme un prince » offre une partition différente pour toi, avec un rôle touchant, pas uniquement drôle…
J’ai une chance incroyable dans mon parcours. Mes films avaient déjà permis d’entrevoir ces deux facettes, mais là j’ai pu pousser le curseur plus loin et explorer une nouvelle couleur cinématographique qui me correspond. J’ai envie que chacun de mes films soit un succès d’estime autant que populaire.

Fabrice Lo Piccolo

Bande-annonce