Alice Moine, Toulon est une ville puissante.

Roman : La femme de dos.

 

Alice est monteuse audiovisuelle et travaille pour le cinéma et la publicité. Toulonnaise, elle vit désormais à Paris, et vient de sortir son deuxième roman : « La femme de dos » où Toulon tient une place de choix. Un roman patchwork qui ne vous délivrera ses secrets qu’à la fin.

Tu es toulonnaise et travaille dans le cinéma et la publicité à Paris, comme ton héroïne Jane H., on peut légitimement se demander quelle est la part de réalité et la part de fiction dans ton récit…
Mon récit est un patchwork de réalité et de fiction, j’imbrique des éléments que j’ai croisés dans mon métier et dans la région où j’ai grandi, pour imaginer une héroïne et créer une histoire qui ne s’est jamais déroulée mais qui repose sur plein de pilotis réels.

Ton roman se dévoile par morceaux, en désordre, pour se rassembler à la fin, la similitude avec ton métier de monteuse vidéo est frappante, c’est une allégorie ?
C’est une volonté de récit pluriel, de dévoiler différentes personnalités pour les réunir en toute fin. C’est aussi un mode de pensée, j’aime relier des éléments disparates pour former un tout. Cela donne un sens au chaos de nos vies. J’aime juxtaposer des vignettes qui auront un sens à la fin.

Comment est venue cette envie de te lancer dans la littérature, et souhaiterais-tu t’y consacrer plus ?
Mon envie est venue du cinéma, j’ai suivi une formation de scénariste à la FEMIS, en parallèle de mon métier, il y a une dizaine d’années. Mais j’ai ressenti le besoin de raconter une histoire dans son intégralité, sans les contraintes d’un scénario. J’ai écrit un récit, deux, puis les dix du premier roman. L’envie est immédiatement venue de continuer. Je me nourris de toutes les histoires que je manipule en montant et j’ai besoin d’être dans la vie active, j’aime mon métier et j’ai envie de créer des ponts entre ces deux passions, de mettre en image mes histoires plutôt que de choisir.

La ville de Toulon est un presque un personnage à part entière de ton livre, c’est de la nostalgie ?
Pas seulement. C’est également parce que je trouve que c’est une ville très singulière qui a été peu exploitée dans des livres ou des films. C’est un lieu de villégiature, mais aussi très urbain et militaire. Il y a cette Dolce Vita de la Côte d’Azur mais aussi quelque chose de beaucoup plus rude. C’est un décor passionnant, avec différents types de population, une ville puissante, avec beaucoup de facettes. Pendant deux ans d’écriture, je m’y suis promenée dans ma tête, c’était agréable.

Il y a les auteurs de romans qui clament que l’histoire fait tout, d’autres veulent imposer un style. Sur ce roman il semblerait que tu aies particulièrement travaillé la profondeur de l’intrigue. C’est de ce côté-là que tu te places ?
Je suis au tout début de mon parcours d’écrivain. Je vais expérimenter, osciller entre ces deux aspects. J’ai cette envie de mener des expériences comme une laborantine, je ne m’interdirai pas de partir complètement à l’instinct, ni de concevoir la structure d’abord. L’écriture est un terrain de jeu et d’expérimentation.

 

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