Alix Ferraris – Medseries : la série fait son cinéma à Toulon.
Medseries à Toulon du 27 au 30 novembre.
Du 27 au 30 novembre, l’Université de Toulon et la Médiathèque Chalucet accueillent la première édition varoise du festival Medseries. Créé par Alix Ferraris, cet événement met à l’honneur la création sérielle méditerranéenne, entre fictions, web-séries, documentaires et rencontres professionnelles.
Alix, peux-tu rappeler le principe de Medseries ?
Medseries est le Festival méditerranéen de la série audiovisuelle et digitale. Je l’ai créé en Corse, avec le soutien de la Collectivité de Corse. Aujourd’hui, nous relançons cette initiative à Toulon, avec Quattrocento et KVA, en partenariat avec des acteurs locaux, régionaux et universitaires, comme Telo Media, qui dispose d’un mur LED et de 400 m² de fond vert et l’Institut Supérieur de l’Audiovisuel (ISA), récemment ouvert à Toulon avec des équipements image, son et montage, nous avons un écosystème technique et humain solide. L’idée est simple : valoriser la création sérielle en Méditerranée, qu’elle soit télévisuelle, web ou documentaire. C’est un défi, car la série n’est pas toujours facile à présenter sur grand écran. Mais nous avons aussi reçu un très bon accueil de la Médiathèque Chalucet, qui met à disposition son auditorium. C’est un lieu idéal, au croisement de l’université et du centre-ville.
Quel sera le contenu de cette édition 2025 ?
On a découvert une vraie effervescence de créateurs sur le territoire. Des collectifs comme Pinte & Ciné ou des structures locales comme le Bureau des tournages montrent qu’il y a une dynamique forte. Nous aurons donc un contenu très varié : web-séries, séries de fiction, documentaires et productions télévisées.
Parmi les moments forts, des diffusions : l’avant-première du documentaire “Danser pour grandir” de Julien Bengel, « Love is Pain” de Sandy Bruyas et Aurélie Meunier, tourné à Toulon, “Les Tribulations d’une vie en rose” de David Viellefon, Une carte blanche à Pandora Productions avec « Underscore », « 3 minutes avant la fin du monde » et « Les Influentes », une carte blanche à KVA avec la série « Start Me Up » d’Anne-Sophie Soldaini, l’épisode 1 de “La Seyne Legends” de Choukri Ben Meriem, “Les Mineurs de Provence” de L. Consolazione et la présentation d’une série algérienne, El’Sardines de Z. Taher, en partenariat avec l’Institut Français. Enfin, le samedi 29, la carte blanche à L’ARTS, l’association présidée par Ericka Wicke de Haeck, proposera un focus sur les séries tournées en région, avec « Camping Paradis », « Plaine Orientale » et un épisode de « Tom et Lola ».
Le festival mêle aussi projections et rencontres professionnelles ?
Oui, il s’ouvrira à l’Université de Toulon avec une masterclass d’Ange Basterga, cofondateur de Medseries et réalisateur, notamment de « Caïd » et de la prochaine série « Vendetta » sur France 2. Nous aurons aussi une rencontre professionnelle sur la production de séries avec Ericka Wicke de Haeck, Jérémy Poppe et Chantal Fischer, des producteurs reconnus. Le samedi matin, nous organisons une table ronde sur les enjeux du secteur sériel, notamment l’impact de l’intelligence artificielle, le rôle des diffuseurs et la coopération entre les créateurs méditerranéens. Avec l’Institut Français, nous lancerons un appel à contenus pour la prochaine édition, ouvert aux créateurs régionaux, nationaux et méditerranéens. L’objectif est d’affirmer l’identité de Medseries comme festival de la série méditerranéenne, avec l’idée d’inviter l’Italie l’an prochain.
Pour le grand public, Il y aura des ateliers d’initiation à l’image accessibles à tous, notamment une animation fond vert “Voyage dans l’univers d’Harry Potter ». C’est ludique, pédagogique, et cela permet de découvrir concrètement les techniques audiovisuelles. Et la plupart des réalisateurs seront présents pour échanger avec le public après les projections. C’est une chance.
Quels sont les enjeux pour les créateurs de séries du territoire ?
Le nerf de la guerre, c’est le diffuseur. Pour qu’un projet de série existe, il faut un producteur et une diffusion, télé ou plateforme. En France, c’est souvent compliqué pour les jeunes auteurs. Certains, comme le collectif Pinte & Ciné, produisent leurs séries en autoproduction — preuve qu’il y a ici des talents et une vraie énergie.
Toulon a tout pour devenir un pôle sériel méditerranéen : proximité avec Marseille, Nice, Paris, des écoles d’audiovisuel, des studios, un bureau des tournages dynamique. Ce festival est une porte ouverte aux créateurs, un lieu où ils peuvent montrer leur travail à des producteurs, échanger et trouver des soutiens techniques et humains.
Un mot de conclusion ?
Je tiens à remercier tous nos partenaires : l’Université de Toulon, la Médiathèque Chalucet, l’ISA, le Bureau des tournages, l’Institut Français, et toutes les équipes techniques et bénévoles.
Nous voulons que Medseries soit à la fois accessible, exigeant et profondément méditerranéen. C’est une première étape, et je crois qu’elle annonce de belles choses pour la création sérielle dans le Var.
Fabrice LoPiccolo.