André Rocchia, Lonely Star, Un voyage musical inattendu.

Le varois André Rocchia, membre du groupe Lonely Star, donne vie aux poèmes de Tolkien au son de la guitare, de l’harmonica et du chant. Le groupe nous transporte, dans un esprit seventies, dans le monde fantastique du Seigneur des Anneaux et du Hobbit. Il est un des rares aujourd’hui à avoir l’agrément officiel pour retranscrire ces textes en musique, ce qu’il a fait cette année dans l’album « The Starlit Sea » déjà joué au Théâtre Denis de Hyères grâce à Tandem.

 

Depuis combien de temps cultivez-vous cette passion pour les deux trilogies de J.R.R Tolkien ?
Ma modeste histoire débute en 1978 lorsque je suis revenu de mon service national. J’ai été appelé pour un remplacement d’instituteur, près de chez moi à La Garde-Freinet et le fruit du hasard a voulu que, durant trois mois, j’enseigne à la classe de CM1 dont Adam, un des petits enfants de J.R.R Tolkien, faisait partie. Le plus drôle dans mon histoire, c’est que j’ignorais à l’époque qui était Tolkien, alors que j’étais pourtant très attiré par la littérature anglaise. Les parents Christopher et Baillie Tolkien, amoureux de la Provence, venaient de s’installer dans le village avec leurs enfants Adam et Rachel, à qui ils avaient demandé de rester discrets sur leurs origines. Je dois avouer qu’ Adam a tenu son rôle à merveille puisque durant trois semaines je suis resté dans l’ignorance. Sans mon collègue et ami Jean-Pierre Sintive, un grand fan de Tolkien, qui a reconnu le nom de famille, mes trois mois de remplacement se seraient écoulés et jamais je n’aurais eu le privilège de connaître la famille Tolkien. Après avoir transmis au fils un message d’excuses, désireux d’en apprendre plus sur cet univers fantastique, j’ai eu l’honneur d’être invité chez eux et une relation amicale est née. Je n’avais pas encore réalisé le pouvoir et l’ampleur de ces œuvres qui allaient changer mon existence. Christopher m’avait offert la trilogie en livre de poche, une couleur pour chaque tome. Quelques temps après, j’ai eu un accident de voiture, plus de peur que de mal, et parmi mes affaires se trouvait le tome 1 : « La communauté de l’anneau » intact. depuis je les considère un peu comme des talismans

Les romans sont parsemés de poèmes, c’est d’ailleurs ce qui en fait toute la richesse. Pourquoi les retranscrire en musique ?
Il faut savoir que J.R.R Tolkien a inséré des passerelles musicales dans ses œuvres, des textes chantés par les personnages. Deux événements m’ont ensuite poussé à me lancer dans ce projet :  le premier est le moment où j’ai vu le poster avec inscrites les paroles de « Bilbo’s last song» (la dernière chanson de Bilbo), dans l’appartement de mon amie Marie-Cécile  Charial ; un poème qui ne figure dans aucun des romans, composé de vingt-quatre vers comme une clé d’entrée pour comprendre cet univers. Dans un second temps, l’édition anglaise offerte par mon ami Michael Baines a été un facteur décisif dans la mise en musique de ces textes.

Vous faites le choix d’une musique acoustique, un style plus seventies, loin de l’ambiance celtique des musiques des films de Peter Jackson…
Greg Lake, Jimi Hendrix, David Crosby, America, Eagles et la liste est longue… Tous ces grands artistes m’inspirent ! Toute ma jeunesse, j’ai été baigné dans cette musique et aujourd’hui je leur rends hommage à ma manière. Bien avant de jouer de la guitare, la première fois où, en 72, j’ai entendu «Out On The Week-end» de l’album Harvest de Neil Young, j’ai eu envie de me mettre à l’harmonica. Je relie deux passions essentielles, la musique et les œuvres de Tolkien. Le choix de ce genre musical, c’était aussi pour me démarquer. J’apprécie énormément les musiques composées par Howard Shore pour les films, mais l’univers celtique tiré des contes nordiques ou de la légende d’Arthur n’est qu’un aspect des livres. Pour moi, ils sont universels et intemporels.

Léa Muller

 

Quelques musiques de l’album sur SoudCloud

Vidéo du Concert sur le Site Web Vimeo