Anne-Marie Vautrin – Le théâtre amateur, c’est l’amour du public.
34e festival de théâtre amateur du 4 au 7 et du 11 au 14 septembre au théâtre Marelios à La Valette
Le théâtre Marelios de La Valette accueille la trente-quatrième édition du Festival de théâtre amateur. Co-organisatrice de l’événement avec la municipalité de La Valette et metteuse en scène du Théâtre de l’Éventail, Anne-Marie Vautrin revient sur l’esprit d’un rendez-vous qui attire chaque année un public fidèle et passionné.
Quel bilan tirez-vous de l’édition précédente ?
Cela a dépassé toutes nos espérances ! Nous avons accueilli plus de mille-cinq-cents spectateurs et réussi à équilibrer nos comptes. Mais surtout, la qualité des spectacles a marqué les esprits. Nos deux coups de cœur ont reçu une ovation du public et ont remporté le prix du public. Ils ont ensuite poursuivi une très belle carrière, primés dans plusieurs festivals nationaux. C’est une grande satisfaction.
Qu’aimez-vous dans le théâtre amateur ?
Tout, à partir du moment où c’est fait avec exigence et respect du public. Je suis touchée par ces comédiens qui se forment, qui suivent des stages, qui vont voir des spectacles professionnels et amateurs pour progresser. Les pièces choisies ont du sens et sont pensées pour le public. C’est cela qui m’importe : un théâtre qui aime son spectateur.
Comment sélectionnez-vous les spectacles ?
Ce n’est pas toujours simple. Il nous arrive de devoir refuser une pièce qui, pourtant, répond à tous nos critères. Nous sommes neuf dans le comité, et la majorité est nécessaire. Nous veillons à une grande diversité de genres. Lundi soir, deux spectatrices nous ont confié : « On n’a pas pu aller à Avignon, on se rattrape avec vous ». C’est exactement ce que nous voulons : que le public sorte toujours satisfait.
Le festival retrouve son parrain, Jean-Paul Alègre.
Oui, il n’avait pas pu venir en 2024, mais cette année il sera là sur les deux week-ends. Nous avons avec lui une relation d’amitié forte, qui remonte à 1998, lorsque j’ai monté une de ses pièces. C’est un auteur poète, dont l’écriture, souvent teintée d’absurde, porte une réflexion morale et philosophique. Récemment, il a écrit une pièce sur une rivière traversant Fukushima, qui s’exprime face à l’homme qui la détruit. Sa présence, sa bienveillance, son écoute auprès des compagnies sont précieuses pour nous.
Qu’allez-vous proposer cette année ?
Comme toujours, une programmation très variée. Nous ouvrons le festival avec « La maîtresse en maillot de bain », une pièce fraîche, joyeuse, qui fait un bien fou et peut séduire toutes les générations. Je veux aussi citer des spectacles moins connus, comme « Sosies » de la compagnie Carambar, d’après Rémi De Vos, corrosif et émouvant.
Le 6 septembre, la compagnie Vadrouille (Montauroux) jouera « Oh Gardien », une tragédie amoureuse. Le 13 septembre, Grain de Scène présentera « Et la démocratie, bordel ! », une comédie où trois vagabonds se mettent à exercer le pouvoir. Nous aurons aussi des pièces d’auteurs célèbres : Amélie Nothomb, Sue Glover, Lorca, Florian Zeller, Éric Assous, Ionesco…
Et deux spectacles « off », portés par des compagnies varoises, joueront au chapeau.
Et côté tarifs ?
Nous restons fidèles à notre principe : le premier spectacle est à 10€, et les suivants à 4€ grâce à un passeport remis dès la première soirée. C’est une joie immense de voir les spectateurs venir, revenir, et prendre autant de plaisir à partager le théâtre.
Fabrice Lo Piccolo