ANNE MIROU – Vivre en musique

Entre pierres et mer – du 12 août au 27 septembre

 

La compositrice et musicienne collabore une nouvelle fois avec Les Voix Animées à l’occasion de deux créations pour leur nouveau cycle de concerts « Entre pierres et mer ». Elle nous confie son histoire avec la musique et ses rituels de composition, qui permettent à ses œuvres créations de résonner dans nos cœurs et dans nos têtes.

 

Quelle est votre histoire avec Les Voix Animées ?

C’est Alcibiade Minel, un autre collaborateur des Voix Animées, qui nous a mis en relation. Je l’avais rencontré au CNSM de Lyon, puis nous avions eu l’occasion de travailler sur un même projet de transcriptions de chansons des Beatles pour les Petits Chanteurs de Saint-Marc. Alcibiade a ensuite reçu une commande importante d’arrangements de transcriptions pour Les Voix Animées et m’a proposé de l’aider sur une partie. Depuis, Luc et Laurence m’ont régulièrement confié des transcriptions, et maintenant, des compositions.

J’ai beaucoup de gratitude envers eux : évidemment à titre personnel, parce qu’ils me permettent de faire ce qui me procure la plus intense satisfaction, mais aussi pour ce formidable espace qu’ils ouvrent à la création musicale en dépit d’un contexte social tendu.

 

Vous avez reçu une commande de deux motets pour le 11e onzième cycle de concerts « Entre pierres et mer ». Comment se déroule la composition ?

Pas très fluidement, on va dire. J’efface et je recommence plusieurs fois. Je peux écrire vingt mesures en une fois, comme une évidence, puis rester bloquée des jours sur une même mesure. Pour le premier motet de cette commande, l’unique consigne est d’utiliser un texte tiré du « Cantique des Cantiques », puisqu’il viendra prendre place dans un concert de motets de Palestrina inspirés de ce livre. Le second doit porter sur le temps liturgique de Pâques.

 

Comment se déroule le processus de création pour un motet ?

J’ai un rituel, pour chaque séance, avec un travail de respiration, de concentration, et de connexion avec ma part spirituelle. Je me mets en état de réceptivité.

Lorsque je commence la composition d’un motet, je déclame le texte, le lis plusieurs fois et m’inspire de son sens. Un rythme et une mélodie se mettent en place au fur et à mesure.

Dans le processus de création, il y a une alternance de phases passives et actives. Les premières sont des moments où je laisse mes pensées divaguer pour souvent donner naissance à une idée. Les phases actives sont celles du traitement technique de l’idée, de sa mise en forme.

 

La musique fait partie de votre vie depuis toujours…

La première chose qui me vient est négative car je me trouve régulièrement polluée d’un flot continu de musiques. Comme tout le monde, j’ai des rengaines musicales qui tournent en boucle : les comptines de mes enfants, les chansons diffusées dans les supermarchés, etc. Elles occupent mon cerveau, qui doit normalement être libre pour mes compositions. La musique fait partie de moi, mon processus mental fait que je travaille la musique dans ma tête, en permanence. Je pense et parfois même rêve en musique, avec des notes, des harmonies et des timbres.

 

Avez-vous d’autres projets en cours ou en prévision ?

Je n’ai pas d’autres commandes en ce moment mais j’ai un projet avec une chanteuse, une de mes anciennes élèves, où nous collaborons pour faire un album : elle produit des textes et je lui propose des éléments mélodiques, qu’elle reprend. Nous n’avons pas d’échéance et ce projet est en pause pour l’instant, mais nous allons le reprendre dès que possible.

 

Romane BRUN