Anne Tastemain – Entre nature et géométrie, un dialogue visuel.

Exposition à La Maison du Cygne à Six-Fours jusqu’au 30 mars

L’exposition explore la relation entre formes géométriques et éléments naturels, sans s’imposer de cadre strict. À travers ce dialogue subtil, l’artiste crée un espace de réflexion où abstraction et figuration s’entrelacent. Un parcours où chaque œuvre laisse place à l’interprétation personnelle.

Pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore ?

Je suis Anne Tastemain, artiste plasticienne, principalement axée sur la peinture. Mon travail explore les formes géométriques, souvent en lien avec la nature. J’essaie de retranscrire visuellement ce que je perçois autour de moi, sans me limiter à une distinction stricte entre abstraction et figuration. Je travaille essentiellement à l’huile, mais j’utilise aussi du papier, parfois marouflé sur toile. Le matériau choisi varie en fonction du sujet traité : le papier me permet une approche plus libre et spontanée, tandis que la toile me permet d’aller plus loin dans la finition des œuvres.

Pourquoi cette absence de titre pour votre exposition à la Maison du Cygne ?

L’exposition n’a pas de titre car elle rassemble plusieurs séries d’œuvres, certaines récentes, d’autres plus anciennes. Je n’ai pas voulu imposer un titre unique. Le choix des œuvres s’est fait en fonction de l’espace, avec ses contraintes de formats. Certaines œuvres, qui datent d’une dizaine d’années, ont été sélectionnées pour leur cohérence avec le lieu. Aucune œuvre n’a été spécifiquement créée pour cette exposition, ce sont des pièces antérieures, choisies pour s’adapter à cet espace particulier.

Cette exposition explore-t-elle des thématiques particulières ?

Oui, elle se concentre sur les formes géométriques et leur interaction avec la nature. Mon objectif est de suggérer une dynamique entre ces deux éléments, tout en laissant une large place à l’interprétation personnelle. Je cherche à montrer la tension entre abstraction et naturalisme, sans forcer un message. Le travail avec la grille, par exemple, crée une structure rigide, tout en permettant à la figuration de se manifester subtilement. Comme le souligne Christian Buci-Gluksmann dans le catalogue de la Galerie Debras-Bical en 1995 : « La grille figée empêche la figuration bien que celle-ci puisse être perceptible pour quiconque cherche à la déceler. » Cette citation illustre bien mon approche : la grille impose une structure tout en permettant à la figuration de réapparaître de manière subtile et paradoxale. C’est ce contraste entre rigidité et fluidité qui me fascine.

Comment espérez-vous que le public réagisse à vos œuvres et quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?

Je n’ai pas d’attente particulière. Ce que j’espère, c’est que les spectateurs ressentent quelque chose, que ce soit de la contemplation ou de l’émerveillement. L’interaction avec les œuvres doit être subtile, sans imposer une lecture stricte. L’essentiel est que l’œuvre provoque une réaction émotionnelle ou intellectuelle. Quant aux jeunes artistes, je leur conseille de se concentrer sur ce qu’ils ressentent profondément. L’art est avant tout une exploration personnelle, une manière de mettre en forme ce que l’on perçoit et ressent. Il est crucial de rester fidèle à sa propre vision et de ne pas céder aux attentes extérieures. La persévérance est la clé : le parcours artistique est fait de recherches, d’expérimentations et de découvertes. Je leur conseille de ne jamais perdre de vue leur propre voie et de continuer à explorer sans se laisser décourager.

Julie Louis Delage

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