Anthony Verchère – Émouvoir, émerveiller, partager.
Saison 25/26 du Théâtre Marelios à La Valette.
À La Valette-du-Var, Anthony Verchère pilote le service culturel. Il coordonne la programmation du théâtre Marelios tout en veillant à l’accueil des publics. Entre passion et exigence, il défend une culture accessible, vivante et généreuse.
Votre quotidien à la tête du service culturel doit être très riche et varié. Comment vivez-vous cette diversité de missions et quels sont les axes qui vous tiennent le plus à cœur ?
Mon rôle est à la fois vaste et passionnant. Je m’occupe de la programmation, de la régie technique, de l’accueil du public et de la coordination entre les différents pôles culturels. Ce que je veux avant tout, c’est que la culture reste un service public accessible à tous. Chaque projet doit être vivant, enrichissant et inclusif, que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la galerie.
Quel bilan tirez-vous de la saison dernière et qu’est-ce qui explique cet engouement du public ?
L’année passée a été très positive : le cinéma a accueilli près de 24 000 spectateurs, la galerie plus de 4 500 visiteurs et le théâtre environ 5 000, soit une hausse de plus de 20 %. Le festival de contes a réuni 1 600 personnes et les séances d’été en plein air plus d’un millier. Ce succès reflète l’accueil chaleureux et familial que nous proposons : les spectateurs se sentent bien, reviennent et s’abonnent. Après les années Covid, on sent un vrai besoin de lien, de beauté et de rires, et c’est exactement ce que nous cherchons à offrir.
Comment se présente la saison culturelle 2025-2026 ?
Elle s’annonce particulièrement riche : une vingtaine de spectacles mêlant théâtre, humour, musique, poésie et burlesque. J’aime mêler découvertes et talents confirmés, et cette année, plusieurs compagnies belges apportent leur touche d’humour décalé. On garde aussi les rendez-vous qui font notre succès : les brunchs spectacles, le festival amateur, les soirées de clôture en plein air et l’été cinéma. L’idée, c’est d’allier exigence artistique et plaisir partagé.
Comment choisissez-vous les artistes et les spectacles ?
Je fonctionne au coup de cœur, une démarche presque instinctive mais nourrie par l’expérience. Je passe beaucoup de temps à visionner des extraits, lire des dossiers et écouter des retours de spectateurs ou d’autres programmateurs, toujours à la recherche d’une émotion, d’un ton, d’une sincérité. Après vingt ans de métier, on sait vite quand un spectacle a “ce petit quelque chose” qui touchera le public. Je ne cherche pas les grandes têtes d’affiche : ce qui m’intéresse, c’est la justesse, la poésie, l’humour, la profondeur. J’aime aussi repérer des compagnies qui méritent d’être découvertes. Les faire venir, c’est défendre la création indépendante et rappeler que la culture ne se résume pas à la notoriété. Je veux que les spectateurs sortent du théâtre avec le sourire, touchés ou bousculés. Si on me dit : “je ne connaissais pas cet artiste, mais c’était formidable”, je sais que nous avons réussi notre mission.
Et derrière cette programmation, qui compose l’équipe du service culturel ?
Nous sommes quatre : Isabelle et Stéphano s’occupent de l’administration, des contrats et de la billetterie, Betty dirige la galerie d’Art Le Moulin, et moi je gère la programmation et la technique. On est une petite équipe mais très soudée. On partage la même passion et la même exigence. Ce que j’espère, c’est que les spectateurs prennent autant de plaisir à venir que nous en avons à préparer cette saison.
Julie Louis Delage.