Antoine Oppenheim – Art total sous les étoiles.
Théâtre
Du 25 juin au 31 juillet
Festival d’été de
Châteauvallon – Ollioules
Soirée du 2 juillet
Antoine Oppenheim ne travaille que pour réunir. À la fois comédien engagé, offrant la rencontre avec l’humain, et metteur en scène, projetant les images d’un monde bien d’aujourd’hui, il partagera avec Châteauvallon la beauté d’une intime nuit d’été.
Qu’est-ce que le Collectif ildi ! eldi ?
C’est une plateforme de création et de recherche que nous avons fondée, avec Sophie Cattani, il y a une dizaine d’années et qui est composée d’acteurs, de techniciens, de musiciens et d’auteurs. Elle est basée à Marseille. On avait le désir de faire le théâtre qu’on voulait, de raconter les histoires à notre manière. L’objectif est de collaborer avec des auteurs contemporains, vivants : écrire des œuvres et partager des dramaturgies nouvelles.
Vous jouez une histoire d’amour et de cinéma le 2 juillet avec votre compagne Sophie Cattani : « Ils ne sont pour rien dans mes larmes ». Comment avez-vous découvert le texte d’Olivia Rosenthal ?
Il faisait partie d’un recueil autour du cinéma, aux éditions Verticales. En lisant son texte sur les « Parapluies de Cherbourg », on a été très touchés et on a commencé à faire un petit spectacle. La première fois, c’était pour le festival Actoral à Marseille. On l’a invitée et c’était le début d’une collaboration qui a duré cinq ans. Depuis, on a fait cinq spectacles. La collection s’appelle « Antoine et Sophie font leur cinéma » et l’objectif est de revisiter des films patrimoniaux à notre manière, de traverser ces grands classiques autrement.
Plus tard dans la soirée, vous allez proposer une performance mêlant la peinture de Mahmood Peshawa et les mots de Maylis De Kerangal, intitulée « À ce stade de la nuit ». Comment avez-vous rencontré ces deux artistes ?
Mahmood est un artiste que j’ai rencontré à Marseille, il vient d’Irak. La rencontre est née des « Mariages arrangés », une série de créations impliquant en duo un artiste exilé et un artiste implanté localement. Ca fait partie d’un projet parallèle qui s’appelle « Le boa », une volonté plus citoyenne et politique. Des artistes sont contraints de quitter leur pays pour des raisons politiques. Ils se retrouvent, démunis parfois, à Marseille. Alors, on les aide à continuer leur création, à trouver des espaces et des partenaires. Maylis De Kerangal est une romancière qui n’a jamais écrit pour le théâtre. Le texte est court et il parle du drame du débarquement des réfugiés de Lampedusa en Sicile. Il nous a paru important qu’il résonne avec l’engagement du projet.
Vous allez jouer en extérieur à la Carrière du Baou de nuit. Qu’est-ce que ce cadre exceptionnel apporte à vos œuvres ?
On a déjà été en résidence à Châteauvallon en 2018 pour la création « Ovni » et c’est un lieu que l’on aime beaucoup. On a décidé de faire ces spectacles dans la même soirée parce que les deux tournent autour de grands films. J’ai fait un travail de vidéo sur les deux, avec les mêmes dispositifs : les formes se répondent. Le fait de jouer dans la carrière peut être très beau et très inspirant. Ce petit écrin peut devenir assez magique avec le cinéma en plein air. Nous sommes très contents de participer à la diversité des propositions du Festival d’été de Châteauvallon et c’est aussi un plaisir de pouvoir être en extérieur, dans un lieu sublime, intime. Prolonger une soirée d’été et circuler dans la pinède tard… Maureen Gontier
Juin 2021