Antonio lizana – Entre flamenco et jazz, un voyage musical envoûtant.
>> Mezzanine du Zénith de Toulon le 7 mars
Le Zénith ouvre un nouveau rendez-vous, un cabaret jazz dans la Mezzanine du Zénith de Toulon. Pour son premier concert, il accueillera Antonio Lizana, saxophoniste et chanteur emblématique du flamenco-jazz, déjà invité par l’équipe du Zénith lors de Jazz à Toulon. Dans cet entretien, il dévoile son approche artistique, ses inspirations et son actualité, dont une contribution à la bande originale de « Gladiator II « .
Tu chantes du flamenco et joues du saxophone jazz. Comment mélanges-tu ces deux styles ?
Ces styles ont à la fois des différences marquées et des similitudes. Quand je joue, que ce soit au saxophone ou avec ma voix, je cherche toujours la mélodie la plus belle ou la plus appropriée. Cependant, chaque instrument vient d’une tradition distincte. J’ai appris le flamenco à Cadix, ma terre natale, en vivant dans son contexte et en absorbant cette immense tradition. Pour le jazz, c’est similaire : si tu veux te considérer comme un musicien de jazz, il faut étudier sa grande tradition et rester connecté à elle. Ensuite, l’essentiel est de s’approprier ces héritages, puis de les oublier pour pouvoir créer.
Que vas-tu jouer lors de ce concert ? Ton dernier album « Vishuddha »?
Principalement des morceaux de « Vishuddha », mais aussi des titres de mes albums précédents et des idées qui ont pris forme au fil des concerts. Certaines créations sont nées spécialement pour la scène. Le spectacle intègre également une dimension visuelle et dynamique avec du baile flamenco, offrant une expérience complète au public.
Justement, il y aura un danseur, El Mawi de Cadiz, dans le spectacle. Que peux-tu nous dire sur lui ?
El Mawi est devenu une partie essentielle du groupe. Sa danse ne se limite pas aux moments où il est mis en avant ; même pendant les chansons ou les improvisations, il interprète la musique en permanence. Il ajoute une dimension visuelle qui enrichit l’expérience musicale.
Tu es déjà venu à Toulon pour le Festival Jazz à Toulon. Que penses-tu de cet endroit ?
J’ai joué sur une des places lors du Festival Jazz à Toulon et c’était un moment magique. Le public a beaucoup apprécié, et j’en garde un souvenir très chaleureux. J’avais l’intuition que nous reviendrions bientôt, et je suis ravi que ce soit le cas.
Comment écris-tu une chanson ?
Chaque chanson naît d’une motivation différente. Parfois, je veux créer une rumba, un tango ou un autre style du flamenco. Je commence alors à expérimenter avec des idées, à chercher des mélodies, puis je construis progressivement. Je crée une partie, puis une autre en contraste. D’autres fois, c’est une mélodie ou un rythme qui m’inspire et que je veux explorer.
Quelle est ta relation avec ton saxophone ?
C’est mon instrument principal et aussi le premier que j’ai appris. Il m’accompagne depuis mes dix ans. Cela fait donc vingt-huit ans que j’en joue et je continue à découvrir de nouvelles choses chaque jour. En ce moment, je m’intéresse beaucoup à intégrer des éléments du flamenco dans le saxophone, pour lui donner une sonorité plus ethnique.
Tu as composé une chanson pour la nouvelle bande originale de « Gladiator II ». Peux-tu nous parler de cette expérience ?
C’était ma première collaboration avec Hollywood. Travailler avec un compositeur habitué à ce type de productions m’a ouvert la porte d’un univers que je ne connaissais pas. C’est une expérience enrichissante, et j’espère que d’autres opportunités suivront. Artistiquement, c’est très gratifiant et cela offre une belle visibilité.
Comment décrirais-tu l’ambiance de tes concerts ?
Mes concerts ressemblent à des rituels. Ils sont remplis d’énergie et permettent au public de se déconnecter de leur quotidien. Nous alternons entre des moments de fête et d’autres plus introspectifs, presque de transe. La musique, lorsqu’elle est bien utilisée, a le pouvoir de régénérer.
Fabrice Lo Piccolo