Arnaud Rebotini – Une symphonie électro.

Fix Me – 16 novembre – Châteauvallon
Scène Nationale – Ollioules

Figure emblématique de la scène électro et spécialiste reconnu des synthétiseurs analogiques, Arnaud Rebotini revient sur scène avec le chorégraphe Alban Richard pour “Fix Me”, une expérience sensorielle collective

Sur scène vous choisissez de travailler uniquement avec des instruments analogiques, pourquoi cette approche?
Ce sont les instruments avec lesquels a été inventée la musique électronique. Ils ont des sonorités qui sont très pertinentes encore maintenant : la côte de ces synthétiseurs n’a jamais été aussi forte ! Ce sont pour moi des instruments inspirants, un geste musical qui me plaît et me correspond. C’est aussi quelque chose que j’incarne depuis longtemps et mes auditeurs me reconnaissent surtout grâce à cette particularité.

Comment est né le projet “Fix me” avec Alban Richard ?
C’est Alban qui m’a proposé ce projet ambitieux qui relie musique, danse et lumières. A cette époque je ne connaissais pas encore son travail mais cette aventure m’a énormément intéressé. Il a montré un grand intérêt pour ma présence sur scène. J’ai un set d’une douzaine de claviers et le public peut me voir effectuer un travail vraiment corporel pendant tout le spectacle. La présence physique de la musique sur le plateau est très importante.

Votre commande a été de suivre la structure d’une symphonie classique en quatre mouvements, en quoi ça a affecté votre travail de composition ?
C’est une contrainte créative, comme lorsque je compose une musique de film ou lors d’une collaboration. C’est le réalisateur, ou dans ce cas-là, le chorégraphe qui impose des temporalités, des rythmes et plein d’autres choses. C’est une demande à laquelle je me dois de répondre. De même, lorsqu’on écrit une chanson, on ne peut pas avoir la même tonalité sur une chanson qui parle de joie et de fête que d’une chanson d’amour par exemple. Ces contraintes me dirigent vers différents champs lexicaux. C’est un travail commun et il faut prendre le temps de se comprendre avec le commanditaire.

Comment avez-vous trouvé une harmonie entre la musique et la danse pour être au même niveau pour que ni l’une ni l’autre ne se retrouve plus représentée ?
C’est un travail commun entre Alban Richard et moi. On se fie à l’autre, on s’inspire mutuellement lors de la création. Nous trouvons certaines parties du spectacle comme cela, et le travail du chorégraphe est de diriger l’ensemble… Lorsque nous préparions ce spectacle, un dialogue s’est créé entre nous deux. On se soumettait des idées, des envies de rythme, des pulsations. J’ai réussi à mettre des couleurs dans tout ça, en montrant ce que je savais faire et comment je pouvais le faire pour ensuite créer un voyage onirique avec une dramaturgie particulière.

Vous faites aussi beaucoup de musique de films, qu’est-ce qui vous intéresse en tant que compositeur dans la composition pour le cinéma, la danse… ?
Comme je l’ai expliqué, c’est les contraintes artistiques, lorsqu’il y a des demandes particulières. En plus j’aime travailler et partager avec un autre créateur. Quand je fais des albums , c’est plus solitaire. Alors cette approche est intéressante artistiquement pour moi et très enrichissante.

Lors de ce spectacle vous êtes partie intégrante de la mise en scène à côté des danseurs, est-ce important pour vous ?
L’idée m’a beaucoup plu de pouvoir être sur scène en même temps que les danseurs. Le public peut ainsi voir la création de la musique plutôt qu’uniquement l’entendre et se concentrer sur la danse. Avec Alban on a voulu créer une expérience vibrante et unique pour le spectateur : un univers de sons, d’images et de lumières sans qu’aucune de ces disciplines ne prennent le dessus.

Emilie Palandri

Novembre 2021

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