Audrey Lamy & John Wax – Un pas après l’autre.
>> »En tongs au pied de l’Himalaya », sortie en salle le 13 novembre
« En Tongs au Pied de l’Himalaya » est une adaptation émouvante de la pièce de Marie-Odile Weiss. À travers le regard d’une mère, Pauline, interprétée par Audrey Lamy, le film du réalisateur John Wax nous plonge dans le quotidien complexe des familles confrontées à l’autisme. Rencontre au Pathé La Valette.
« En Tongs au pied de l’Himalaya » est inspiré de la pièce de Marie-Odile Weiss. Pourquoi as-tu souhaité la transposer au cinéma ?
John : Dès que j’ai vu la pièce, j’ai eu un coup de cœur. Elle aborde des thèmes sensibles avec une grande humanité, en mêlant humour et douleur. Pour l’adaptation, nous avons choisi de concentrer l’histoire sur une année scolaire, cette année charnière qu’est le passage de la maternelle au CP. Cette réduction de la période nous a permis de mieux explorer le parcours intime de Pauline et Andréa, contrairement à la pièce qui s’étendait sur dix ans.
Audrey, qu’est-ce qui t’a attirée dans le rôle de Pauline et quel a été le défi de l’incarner ?
Ce qui m’a touchée, c’est la manière dont John aborde l’autisme à travers les yeux de Pauline, une mère qui lutte à la fois contre la maladie de son enfant et ses propres démons. Ce personnage, loin d’être parfait, doute, fait des erreurs, ce qui la rend profondément humaine. Elle oscille entre moments graves et légers, sans jamais tomber dans le misérabilisme, ce qui est très intéressant à explorer. C’est un rôle complexe, différent de ce que j’ai l’habitude de jouer. Pauline commence distante et maladroite, mais au fur et à mesure, on découvre sa vulnérabilité et sa tendresse. C’était un vrai challenge, mais aussi une grande satisfaction de pouvoir incarner un personnage aussi nuancé.
John, dès que tu as écrit le scénario, était-il évident pour toi qu’Audrey incarnerait Pauline ? Et quel a été ton ressenti par rapport à la performance d’Eden dans le rôle d’Andréa ?
Oui, absolument. Nous avions déjà travaillé ensemble sur « Coexister », et je savais qu’Audrey avait cette capacité à allier émotion et humour avec une grande finesse. Dès que j’ai écrit le scénario, je l’ai immédiatement vue dans le rôle de Pauline. Je lui ai envoyé le texte, et en moins de deux heures, elle m’appelait pour me dire qu’elle était partante. Ce fut un moment de bonheur pour moi ! Quant à Eden, il a été une véritable révélation. Dès le casting, à seulement huit ans, il a saisi la complexité émotionnelle de son personnage avec une maturité impressionnante. Cela a fait de lui un acteur exceptionnel.
Comment as-tu trouvé l’équilibre entre drame et humour ?
John : Trouver cet équilibre était un défi, surtout avec des thèmes délicats comme l’autisme et la parentalité. L’humour ne gomme jamais la gravité, il rend simplement le film plus humain, tout en restant respectueux de la réalité des familles.
Audrey : John a su maintenir un ton juste, même avec des sujets lourds. L’humour soulage l’intensité des moments dramatiques et permet au spectateur de vivre l’histoire sans se sentir écrasé.
En conclusion, quel message voulez-vous transmettre à travers ce film ?
John : L’empathie ! Il faut se rappeler que tout le monde traverse des épreuves invisibles. Il nous invite à ne pas juger trop vite et à comprendre la réalité des autres.
Audrey : Ce film met en lumière le quotidien des familles touchées par l’autisme, leur amour et leur résilience. Il rend hommage aux aidants et à ceux qui les soutiennent dans l’ombre, souvent sans reconnaissance, mais qui sont essentiels à leur équilibre.
Julie Louis Delage