Aurélie Aloy – Le collectif La Réplique, terrain d’entraînement artistique.
Aurélie, tu es membre du jury spécial La Réplique au festival Cinéma en Liberté. En quoi consiste ce rôle ?
La Réplique, c’est un collectif d’artistes très précieux, probablement l’un des plus importants en France, avec plus de trois cents adhérents. Avec Franck Dribault, nous avons accepté la mission de développer La Réplique à Toulon. Concrètement, cela signifie organiser des ateliers de casting, des entraînements, des répétitions. Nous avons notamment mis en place des sessions au Conservatoire de Toulon. Cette année, Lisa Dora a souhaité initier un partenariat avec le collectif. Résultat : un jury spécial La Réplique, avec un prix d’interprétation féminine et un autre masculin. C’est une très belle manière de mettre l’accent sur le jeu d’acteur.
Que vous apporte ce collectif dans votre parcours d’artiste ?
Énormément ! La Réplique, c’est un centre ressource, un espace de soutien et d’émulation. On n’est pas seuls dans notre coin à attendre un rôle. On s’entraîne, on échange, on se challenge. C’est comme un sportif de haut niveau : il faut pratiquer tous les jours. Grâce au collectif, on peut suivre des ateliers de casting, rencontrer des directeurs de casting à Toulon, recevoir des conseils, ou encore participer à des formations financées par l’AFDAS. Il y a aussi des laboratoires artistiques animés par d’autres comédiens ou metteurs en scène. Bref, on reste en éveil, en apprentissage constant.
Parle-nous de ton parcours artistique.
Il est double : théâtre et audiovisuel. J’ai fondé ma compagnie Telle Mère Telle Fille, avec laquelle j’ai créé ma première pièce « L’indifférente ». Côté écran, je tourne dans des courts, moyens et longs-métrages, parfois aussi des publicités.
Dernièrement, j’ai joué dans « Dragon’s Revenge » de Mathieu Caillière, dans « Diplodocus » du réalisateur mexicain Gaston Rodriguez, sélectionné à la Semaine du Film à Cannes, et dans « Plus Belle la Vie ». Il y a quelques années, j’ai aussi eu la chance de tourner avec Robert Guédiguian.
Quel regard portes-tu sur le court-métrage ?
J’ai une vraie affection pour ce format. Parce qu’il est plus court, il offre paradoxalement plus de liberté, plus de créativité. On peut y expérimenter des techniques, des styles, des scénarios variés. En tant qu’actrice, c’est un format passionnant : en peu de temps, il faut tout donner, viser juste, trouver la précision. C’est aussi un vrai terrain d’expression pour les réalisateurs. Et puis, c’est moins coûteux qu’un long-métrage, donc on ose plus. J’ai joué dans plusieurs courts-métrages, notamment dans des projets réalisés dans le cadre du 48H Chrono.
Que penses-tu du festival Cinéma en Liberté ?
C’est un festival très pertinent, avec une programmation exigeante. Ce n’est pas donné à tous les festivals de proposer une telle sélection. On sent qu’il y a un vrai travail de fond de la part des programmateurs. Le cadre est magnifique : des projections en extérieur, dans un lieu emblématique comme la Tour Royale, une ambiance chaleureuse… Et puis c’est la quatorzième édition, c’est un festival qui a fait ses preuves. Certains lauréats ont vu leur carrière s’envoler après avoir reçu un prix ici
Fabrice Lo Piccolo