-bat- & Omri Swafield – Une scène locale unie.

Hors-Série Tisot 2023 – Le 11 mai – Centre Culturel Tisot – La Seyne-sur-Mer

Décidemment la scène locale regorge de talents. Et Tisot est bien décidé à les mettre en avant. Ils sont amis à la ville et complices sur scène, et Omri chante sur un des morceaux du nouvel album de -bat-, « Quadrachromie ». Ne loupez pas cette soirée explosive.

Comment définiriez-vous votre musique ?
O.S. : Je jouerai les chansons que j’ai écrites ces quinze dernières années. Je fais du post-folk avec des influences de musiques d’Israël, pays dont je suis originaire, ou des Beatles par exemple. J’ai beaucoup voyagé. Je fais de la musique principalement acoustique mais que je mélange à de l’électronique. Un peu comme -bat- qui mélange accordéon et électronique. J’ai commencé par jouer de la basse pendant huit ans, puis de la guitare et je me suis mis à chanter en m’accompagnant. Puis j’ai ajouté les synthés, la prod, le côté électronique…

B. : Je fais des chansons, et j’ai envie de dire maintenant que ce sont les chansons d’une vie car j’en fais depuis très longtemps. J’ai commencé avec un groupe de lycéens, puis j’ai été sur la route pendant dix ans avec « Les Grosses Papilles ». Ensuite, je me suis assumé en solo avec le projet Bat point G, l’homme à l’accordéon, et maintenant depuis cinq ans en tant que -bat-. Je parle de mes expériences amoureuses, de mes enfants, de la problématique du genre. A chaque fois, j’ai l’impression que c’est différent, mais c’est simplement une version de ce que je suis à ce moment-là. Une chanson existe par elle-même avec sa grille harmonique, sa ligne mélodique et ses mots, mais aussi par l’interprétation que l’on en fait. Et là, avec ce nouvel album, « Quadrachromie », il y a un grand virage esthétique, avec un travail de production important, et la volonté de pouvoir chanter seul sur scène, en faisant se mêler l’acoustique, l’accordéon, la voix, la prod électronique et les synthés analogiques.

Qu’est-ce que vous voulez faire passer sur scène ?
O.S. : Ma passion c’est l’unité, le lien entre les gens. La musique est le meilleur moyen que j’aie trouvé pour générer ce lien. Un jour, je marchais en Israël, et j’ai assisté à un concert de Gospel dans la rue, il y avait une dame âgée. A travers ce concert-là, les gens se regardaient, chantaient ensemble. C’est pour cette raison que je fais de la musique, pour ce lien dans la salle entre nous tous. Je serai accompagné par mes musiciens, un batteur et un bassiste. Je suis passionné par les voix et je veux faire chanter le public.

B. : Omri a une voix hors du commun, on est vraiment sur un état de grâce, dès qu’il chante tout le monde est d’accord. Moi, le cœur de mes chansons, ce sont les mots. Il y a deux ans et demi que je fabrique ces nouvelles chansons. Un petit cercle d’amis y a eu accès et je vois qu’elles ont un certain impact. En termes de réflexions, il y a des chansons premier degré, frontales, et des chansons qui vont chercher l’auditeur, comme « Roi ». Il y a beaucoup d’intime. J’ai hâte de voir comment elles seront perçues. Je serai seul avec mon accordéon, mes synthés, mes machines, et j’ai envie qu’il y ait une idée de performances, mais sans démonstration. J’ai très peu de filet de sécurité, je rentre dans un tunnel émotionnel, j’ai beaucoup de choses à faire sur scène, de points de rendez-vous, et à la fin je suis lessivé ! J’ai beaucoup d’expérience de la scène, mais là je n’ai que le choix d’aller au bout : je suis en danger mais c’est très satisfaisant. Il y aura aussi une collaboration entre nous sur scène. Cela fait six ans que l’on se connait. Je connais très bien son univers, j’ai envie de jouer dessus. C’est un grand plateau, c’est probable qu’il y ait aussi les danseurs qui apparaissent dans mon clip « Sans bruit ».

Comment s’est passée la collaboration sur « Ma ville est fatiguée » ?
B. : Charlie Maurin, avec qui j’ai réalisé le disque, avait composé la musique et il m’a demandé d’écrire quelque chose dessus sur le thème de l’amour. Mais je n’y arrivais pas. Il y avait longtemps que je voulais chanter avec Omri. Il est venu chanter sur « Voyager léger », mais Omri soit tu le mets en avant soit tu ne le mets pas du tout. Six mois après, j’ai écrit « Ma ville est fatiguée » et j’ai demandé à Omri de revenir. On a passé une soirée ensemble, il a fait les chœurs sur le début puis il a commencé à écrire la partie rappée, et dans la soirée c’était fait. On a voulu sortir la chanson pendant le confinement, on a fait le clip dans Toulon confinée. Le morceau ne devait pas être sur l’album, mais comme celui-ci est moins chanson et plus musique urbaine, il y a trouvé sa place.

O.S. : J’adore ce mec. J’étais chez lui, il m’a fait écouter la prod. On était en plein confinement, puis on a fait le clip réalisé par Maxime Gentieu, qui est très doué. Moi j’existe depuis peu en tant qu’artiste solo, -bat- m’aide beaucoup. Je lui ai fait faire des chœurs sur des chansons à moi d’ailleurs.

 

Fabrice Lo Piccolo

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