Beatriz Gonzalez Haw, les JEMA à Ollioules

Béatriz est la directrice de la Galerie de l’Olivier à Ollioules et présidente de l’association Echos d’Art qui regroupe les métiers d’art ollioulais. Originaire du Chiapas au Mexique, elle est peintre, travaille le papier et nous fait partager sa passion pour les métiers d’art en nous détaillant le programme des Journées Européennes des Métiers d’Art à Ollioules..
 
Comment vont se passer les Journées Européennes des Métiers d’Art à Ollioules ?
Elle ont été créées pour valoriser les métiers d’art, avec comme objectif que les artisans puissent vivre de leur métier, de créer une micro-économie au sein de la ville. Ollioules est une ville labelisée métiers d’art. Nous avons plus de trente artisans, des ateliers professionnels, des créateurs. L’Institut National des Métiers d’Art a fait une évaluation de la situation des métiers d’art en France. Deux cent dix-sept métiers ont été recensés. Aujourd’hui il est devenu difficile de vivre de notre travail. D’où l’idée de créer cette journée, pour redonner une impulsion à ces métiers face à l’industrialisation. Ollioules a été une des premières villes à s’engager dans les JEMA. Le maire a consulté les artisans, il est à l’écoute : avant les JEMA il existait déjà des ateliers mis à la disposition des artisans par la mairie. Ces journées sont organisées pour atteindre le grand public. Nous souhaitons faire découvrir les métiers d’art sous différents aspects : culturel, savoir-faire, économique, et, c’est le thème cette année, du point de vue de la transmission vers le jeune public. Le vendredi est réservé aux scolaires, avec la projection de deux films sur les métiers d’art et une conférence. 
Les ateliers auront leurs portes ouvertes, avec des ateliers pour enfants et des démonstrations de leurs savoir-faire. Nous ferons une exposition dans les rues, avec des banderoles présentant vingt-cinq œuvres des différents métiers d’art. Pour créer de l’interaction, nous aurons une animation Street Art, avec le samedi une présentation de graffitis par deux artistes, et le dimanche du dessin au sol en gouache, et un atelier participatif ouvert au public où chacun pourra apporter sa touche à l’œuvre. La section ferronnerie du Lycée Technique et Professionnel Langevin fera une démonstration sur la place Trotobas. L’Office de Tourisme Intercommunal, une visite guidée du patrimoine ollioulais et de certains ateliers. Des DJs animeront les journées et des films sur les métiers d’art seront diffusés en plein air. A la Galerie de l’Olivier, nous présenterons une exposition du sculpteur Claire Colombo Lelaidier, et du photographe Jean-Philippe Pichon et du peintre Christian Molzino au 12 rue Gambetta, à côté de la Galerie. Le dimanche il y a aura deux concerts autour des musiques de film à 14h30 et 17h. 
 
Quels métiers d’art retrouve-t-on à Ollioules ?
Ils se concentrent principalement dans le centre ancien. On trouve des sculpteurs, des céramistes, des vitraillistes, des créateurs de sac, des peintres, de la fabrication de papiers artisanaux, de mosaïque, un chantourneur, un photographe. Egalement des métiers du patrimoine : un joaillier, deux luthiers, un horloger, un créateur de crèches ou sculpteur de miniatures, et bien d’autres. Une brochure est disponible à la mairie, et la plupart des artistes et artisans ont des sites internet. On trouve des œuvres pour tout budget, les prix sont très accessibles.
 
Quelle est votre vision des métiers d’art en France ?
Vivre d’un métier d’art c’est une autre manière de vivre. Cela a une importance dans la société. Nous sommes en face d’une industrialisation, mais nous défendons la création manuelle, nous amenons un point de vue plus poétique de la pièce, avec des pièces uniques ou limitées. L’enjeu aujourd’hui en France est de rivaliser avec l’industrie. Il existe encore beaucoup de métiers d’art, certains sont millénaires comme la poterie ou le travail du papier.