Benoît Arnulf – Défendre la diversité.

Hors-série Cinéma en Liberté – Du 18 au  20 août à La Tour Royale à Toulon

Nos lecteurs connaissent bien Benoit qui organise le festival Liberté + In&Out tous les deux ans en collaboration avec le Liberté. Il sera cette année membre du jury du festival.

Peux-tu nous parler de ton parcours ?
J’ai suivi une formation universitaire en histoire et médiation culturelle. J’ai eu l’occasion de séjourner en Égypte et en Grèce, puis à mon retour, j’ai travaillé dans l’éducation nationale. Ensuite, j’ai créé l’association Les Ouvreurs, qui essaie d’augmenter la visibilité et défendre les droits des personnes LGBTQIA+. Ma passion pour le cinéma s’est mêlée à mon intérêt pour la création d’espaces d’échanges et de discussions sur ces questions complexes et souvent mal abordées par les médias généralistes.

Qu’est-ce que l’association Les Ouvreurs ?
C’est une association originaire de Nice qui travaille également à Toulon. Notre objectif est de sensibiliser aux phobies LGBTQIA+. À Toulon, nous menons des actions ciblées en partenariat avec le Liberté à travers une Biennale intitulée Liberté + In&Out. Nous préparons d’ailleurs la prochaine édition qui aura lieu en 2024, Depuis quinze ans, nous organisons « In&Out », un festival de cinéma queer à Nice, dans lequel nous voulions inclure du spectacle vivant, mais il nous manquait un partenaire solide que nous avons trouvé à Toulon. Au départ, le festival varois a été limité dans son envol par la crise sanitaire, mais il a très bien marché en 2022 et la relation entre cinéma et spectacle vivant fonctionne très bien. Nous menons également des actions de sensibilisation plus directes. Dans ce cadre-là, je suis co-fondateur du collectif Fiertés Toulon qui organise la Marche des fiertés. Lors du mois des fiertés en juin, nous avons rassemblé un peu plus de deux mille participants, principalement des jeunes gens. Cela démontre la vitalité et la demande de la jeunesse toulonnaise de pouvoir défiler dans les rues en affirmant leur identité.

Collaborerez-vous avec le Liberté cette année ?
Nous sommes actuellement en train de préparer la troisième édition qui se tiendra en 2024. Mais dès la fin septembre, nous proposerons une petite forme, appelée « En attendant In&Out ». Nous aurons quelques projections au cinéma Le Royal, et nous accompagnons une pièce de théâtre de la Compagnie Verbatim. Cette pièce est basée sur des témoignages de personnes LGBTQIA+ vivant à Toulon. Les témoignages ont été retranscrits et mis en scène, et la première représentation aura lieu le 22 septembre. Et comme nous aimons faire la fête, nous prévoyons quelques moments festifs avant et après, probablement chez notre partenaire Le Maz, un lieu atypique.

Comment envisages-tu ton rôle de membre du jury ?
Je suis très content de faire partie du jury cette année. C’est la première fois que je participe en tant que membre du jury de Cinéma en Liberté mais j’ai suivi les éditions précédentes. J’avais rencontré une partie de l’équipe et je connais bien plusieurs exploitants. Je suis ravi de pouvoir vivre cette expérience de l’intérieur. Ce n’est pas ma première fois en tant que membre d’un jury, j’ai eu une période où j’étais boulimique de festivals, j’ai d’ailleurs participé au jury de grands festivals comme celui de Berlin par exemple. C’est un moment très intense où il faut visionner l’intégralité des films et échanger avec les autres jurés. J’apprécie particulièrement le court métrage, c’est un travail que j’aime présenter également dans nos festivals. Le public apprécie cette forme qu’il trouve inhabituelle car il a peu de contacts avec elle en dehors des festivals. J’ai aussi eu l’occasion de voir la vidéo promotionnelle #11 et l’énergie qui s’en dégage m’attire beaucoup.

Fabrice Lo Piccolo