Benoît Arnulf – Un festival hybride.

Le Liberté + In&Out – Du 28 novembre au
4 décembre – Toulon

Cette deuxième édition de la biennale queer « Le Liberté + In&Out » est la première où le collectif Les Ouvreurs et Châteauvallon-Liberté Scène Nationale pourront créer ce qu’ils ont imaginé dès le départ, à savoir un festival hybride entre cinéma et spectacle vivant, pour parler de genres, de sexualités différentes, de respect, de tolérance. Rencontre avec le coordonnateur et directeur artistique des Ouvreurs..

 

Quel bilan dressez-vous de la première édition ?
C’était une édition très chouette, mais grevée par le contexte alors que nous étions meurtris par le confinement. Le festival a eu lieu, les gens étaient très heureux d’y participer. Nous avons eu une bonne fréquentation. Cette édition faisait partie d’un travail à plus long terme. Toulon est un territoire qui doit être travaillé. Sur la Marche des Fiertés de septembre, il y a eu des tags LGBTphobes, obligeant le maire à soutenir le collectif et à faire effacer ces messages haineux. C’est aussi le signe que notre travail porte ses fruits et commence à trouver sa place, même si ça dérange encore des gens. C’est nouveau de proposer un festival hybride entre cinéma et spectacles vivants. Il y a beaucoup d’enjeux, et nous avons à cœur d’intégrer toutes les associations avec qui l’on travaille, avec des moments dédiés, dans un village d’associations. Nous voulons montrer qu’à Toulon ça bouge.

Quels sont les spectacles présentés à Châteauvallon-Liberté cette année ?
Le festival est hybride, alors que celui de Cannes est purement cinématographique. Ça s’explique par la collaboration entre Les Ouvreurs et Châteauvallon-Liberté Scène Nationale, d’où le nom Le Liberté + In&Out, afin de bien identifier la différence. C’est la deuxième édition de cette biennale et la première où le festival va se passer comme on l’a imaginé. Nous proposons « Angels in America » de Tony Kushner, une pièce emblématique, la première où l’on a abordé le sida frontalement, adaptée au cinéma avec Al Pacino et Meryl Streep. A Châteauvallon, nous proposons « Ton père » adaptée du roman de Christophe Honoré et nous poursuivrons le travail par la projection de son dernier film « Le lycéen ». Dans « Ton père » il parle de sa relation avec sa fille et de l’homophobie dont il a été victime en tant que père seul d’une petite fille. La mise en scène est de Thomas Quillardet qui crée un dispositif en quadriface avec le spectateur au milieu. Thomas vient aussi de signer un album jeunesse coécrit avec un dessinateur, « Les plus beaux », qu’il dédicacera pendant le festival à la Librairie Charlemagne. Ça nous permet aussi de réfléchir à d’autres moyens que le ciné et le théâtre pour parler de ces questions. Mais comment pouvons-nous aborder ces questions auprès des plus jeunes ? Nous aurons, par exemple, une projection-rencontre avec Sébastien Watel autour de son court-métrage d’animation « Le baiser du poisson lune », un des seuls films accessibles pour ce travail avec les jeunes. Nous pensons qu’il doit être fait le plus tôt possible avec des outils adaptés. Nous aurons aussi des performances et ateliers de Vanasay Khamphommala, un artiste non binaire. Son travail performatif, intime, autour du baiser, investira différents moments du festival dans des lieux insolites, comme le bar « Le Maz », QG du festival ou les coulisses du Liberté. Nous proposerons également une lecture musicale, des tables rondes, une exposition, une Nuit voguing…

Quels films montrerez-vous ?
« Le Lycéen » de Christophe Honoré est diffusé en avant-première. Nous montrerons six films LGBT, sans thématique particulière, si ce n’est qu’on aborde beaucoup l’idée de création. Nous projetterons au Royal, et dans la salle de cinéma du Liberté.

 

Fabrice Lo Piccolo

 

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