Benoît Bottex – Les nouvelles règles du jeu.

ARTS PLASTIQUES
Performance Camille Sart
Vendredi 4 juin
Metaxu – Toulon

Benoît Bottex fait partie de ces acteurs culturels de l’ombre assez uniques qui éclairent Toulon et se renouvellent sans cesse. Quelqu’un d’entier avec qui il est bon de rire de tout, mais pour qui l’art est un jeu sérieux dont il faut toujours réinventer les règles.

Que devient le Metaxu depuis la fermeture des musées en octobre ?

On avait la possibilité de faire visiter les professionnels, mais ça n’avait aucun sens pour nous de montrer des expositions uniquement pour les gens de notre domaine. Ça nous a semblé à l’opposé du travail d’une galerie… alors on est resté fermé. En novembre, on a maintenu notre Festival Vrrraiment!. Nous avons appelé tous les dessinateurs : ils avaient tellement envie de participer que l’on a fait le choix de créer une édition en ligne. Ils sont venus deux par deux pendant trois jours, soit une dizaine de dessinateurs sur deux semaines. Ils travaillaient dans la galerie, puis préparaient leur live avec un musicien de la région. Cette période de travail était intense, on a créé une scénographie, on a développé de nouvelles compétences pour faire du direct. Ce fut une vraie solution à ce problème de rencontres avec le public : les douze mille vues obtenues représentaient en quelque sorte de vrais passants. Le contexte nous a aussi permis de faire notre première édition papier du festival !

À quoi va ressembler cette édition papier ?

Ça va être un bel objet de quatre-vingt pages. Nous ne sommes pas éditeurs, mais c’est une expérience assez sérieuse pour nous. Nous avions envie de garder une trace en plus de celle de la mémoire collective et de créer un lien plus fort entre les dessinateurs, qui ne se sont pas tous rencontrés physiquement. On a réussi à redonner un sens à tout ce qui s’est passé pour quelqu’un qui découvrirait ça de l’extérieur.

Comment le Metaxu soutient-il les artistes pendant la crise sanitaire ?

La période du confinement a mis en avant la situation précaire des plasticiens, de leurs statuts et nous montre qu’il n’y a pas assez d’accompagnement. À partir de la fin du mois de mai, nous recevons un dispositif qui s’appelle « Limousine ». Il est mis en place par l’association marseillaise Dos Mares. Nous proposons des rendez-vous individuels et gratuits à tous les plasticiens qui ont des questions sur la fiscalité des artistes, par exemple. Ils peuvent s’inscrire et venir discuter et échanger avec des professionnels qui leur apportent des réponses. Vous pouvez trouver toutes les informations sur notre site internet !

Le Metaxu s’agrandit, vous avez un nouvel espace ?

Oui, pour accueillir des artistes en résidence, six par an. C’est grâce à notre première subvention de la DRAC. On a commencé avec Camille Sart, un jeune artiste qui avait besoin d’aide technique et de machines, alors on l’a accompagné dans la production. En plus d’être défrayé, il a été rémunéré, car il ne faut pas oublier que c’est notre mission. Tout cela nous a permis de mieux appréhender les résidences à venir. Il réalisera une performance et une installation sur nos volets le vendredi 4 juin. Le but est que le public se déplace en bateau entre la bibliothèque de théâtre Armand Gatti à La Seyne-sur-mer et le Metaxu.

Quelles seront les expositions à venir ?

On attend de pouvoir ouvrir l’exposition NOMADE de Charlotte Pringuey Cessac en partenariat avec la galerie niçoise Eva Vautier. Charlotte a commencé sa résidence en décembre. Elle a invité vingt artistes et a présenté leurs œuvres à des covoitureurs dans sa voiture sur un itinéraire à travers toute la France. Ce sont des œuvres gonflables, déroulables, des formes très différentes, toutes capables de tenir dans une boîte à gants. Maureen Gontier

Mai 2021