Benoît Bottex – Un festival de dessin… qui déchire !
>> Vrrraimant, du 20 au 22 octobre au Metaxu à Toulon
Le festival toulonnais de dessin contemporain, musique et performance Vrrraimant est de retour sur la place du Globe ! Le directeur du festival Benoît Bottex et son équipe proposent une douzième édition autour du papier déchiré.
Ça fait quoi de développer le même festival depuis douze ans ?
C’est toujours étonnant que la formule dessin-musique enthousiasme autant les gens. Ce festival est un format qui n’existe pas ailleurs et qui éveille la curiosité des dessinateurs. Je dis cela parce que l’on reçoit tout de même beaucoup de candidatures. C’est une vraie expérience pour eux : ce qu’ils mettent en jeu, ce ne sont pas leurs œuvres, mais eux-mêmes. Cela nécessite un engagement, car tout se produit en live. Il n’y a pas d’œuvre, il n’y a que des artistes. C’est très positif pour nous d’avoir participé au réveil culturel de la ville de Toulon durant toutes ces années. Le regard que l’on porte dessus est que le chemin est long. L’équipe s’est complètement transformée, il y a toujours de nouvelles énergies. Ce festival, c’est aussi le plaisir de voir les artistes dessiner et le plaisir pour nous d’organiser un événement unique à Toulon.
Cette année, quels sont les temps forts prévus ?
Le premier temps fort, c’est Eric Dode qui vient avec un scanner musical : le Spectral Synth Scanner, qui sera une forme d’interprétation du festival. L’artiste a mis en place un dispositif qui lit les images et les traduit en son. La performance est programmée le samedi soir. Techniquement, la machine est assez aboutie, cela fait trois ans que l’artiste la perfectionne. C’est aussi un bon musicien qui a un super contenu musical à proposer. Le dispositif peut paraître complexe, mais c’est assez excitant de voir ce qu’en fait l’artiste, comme si c’était un véritable instrument. Autre temps fort : l’illumination de la place. Des images projetées joueront avec la scénographie du festival. Et cette année, nous invitons le public à créer un collage participatif géant le samedi et le dimanche après-midi.
Quel est le concept de la direction artistique de cette édition ?
Comme chaque année, nous proposons un dispositif scénographique prêt à accueillir les œuvres des artistes. On a décidé de partir sur un visuel fait par l’artiste Frédéric Fleury, invité au festival l’année dernière. L’idée est de mettre en avant le fait que le dessinateur ne sacralise pas la feuille, qu’il peut la manipuler et/ou la malmener pour lui donner le format et la composition qu’il souhaite.
Pensez-vous que les dessinateurs proposent de nouvelles esthétiques chaque année ? Si oui, quelles sont celles que vous avez appréciées lors du jury de cette édition ?
On s’efforce de choisir des styles différents, mais complémentaires. Il n’y a jamais un style précis, mais plusieurs pratiques, techniques et façons d’envisager le dessin. Par exemple, la technique de Iouri Camicas est une pratique radicale, il rentre dans une sorte de transe par la répétition. De son côté, Aria Maillot se sert de vin dilué pour colorer ses dessins. Marie Glaize, elle, propose des jeux aux publics qui formeront des dessins interactifs. Je pourrais dire que chaque année, on voit des tendances différentes de dessins. Il y a huit ans, on accueillait beaucoup de propositions de dessins humoristiques qui assumaient une forme de « mauvais goût », alors qu’aujourd’hui, il y a davantage un retour à la technique.