Bises de Clowns, Un nez rouge, un air malicieux et un grand cœur

A la fois aide-soignante et clown hospitalière, Eve « jongle » entre ses deux professions et nous dresse un tableau de l’intervention des clowns en centre hospitalier. Volontaires et passionnés, ils redonnent le sourire à ceux qui en ont besoin et leurs permettent de se sentir intégrés dans la société.

 

Comment l’association a-t-elle été créée ?
L’association a été créée par Marie-Florence Brochier en 2007. Après un démarrage avec quatre clowns bénévoles, l’association se professionnalise en se formant à l’art clownesque en milieu de soins, très différent du clown de cirque. Aujourd’hui nous sommes huit clowns hospitaliers professionnels, intermittents du spectacle et salariés de l’association. Nous intervenons dans sept établissements de soins. Nous avons intégré la Fédération Française des Clowns Hospitaliers de France en 2013, pour soutenir la présence d’artistes professionnels auprès des personnes malades et se doter de moyens communs de réflexion et d’action concernant la promotion de bonnes pratiques. La fédération regroupe quatorze associations qui se retrouvent tous les deux ans pour échanger sur des thématiques communes, comme la direction artistique et la formation. Un décret paru en 2015 reconnait la formation de clown hospitalier au répertoire national des certifications professionnelles, ce qui garantit la qualité de nos interventions. Nous en avons réalisé cent soixante en 2017. Nous sommes huit aujourd’hui, et intervenons toujours en duo à travers l’improvisation clownesque. Nous avons un code de déontologie à respecter et sommes tenus au secret professionnel lors des transmissions avec les équipes médicales. Quatre fois par an, nous avons une supervision obligatoire avec un psychologue, ainsi que neuf jours de formation continue par an. Nous intervenons sur l’aire toulonnaise auprès de personnes âgées, d’un public polyhandicapé enfant et adulte, et d’enfants hospitalisés (CHITS de Toulon).

Quel est le rôle du clown hospitalier ?
Apporter de la vie, de la joie, du rire, créer un lien. Nous souhaitons rendre les personnes hospitalisées actrices et non spectatrices de nos interventions, qu’elles puissent s’exprimer et retrouvent le sourire. Le clown est un personnage décalé, en marge de la société, comme peut parfois se sentir ce public-là. Il est instinctif, spontané, et puise dans ce côté enfantin et naïf qu’a tout être humain. Le but n’est pas seulement qu’ils oublient leur fragilité mais aussi qu’ils se sentent de nouveau entiers. Nous mettons de côté tout ce qui se réfère à l’hôpital. Lorsqu’un adulte polyhandicapé a déjà rencontré un clown hospitalier lorsqu’il était enfant, il réagit beaucoup plus, est moins craintif face au jeu proposé. Il est dans la vie, la surprise, participe plus facilement. Nous voyons l’impact que nous avons eu sur lui, c’est beaucoup de bonheur pour nous.

Et vous, quel clown êtes-vous ?
Chaque clown a son univers : musicien, chanteur, cascadeur, magicien… Moi, c’est Vivi, une chanteuse déchue restée dans les années 30 et qui fait de la flûte traversière. Elle est énergique, pleine d’idées et de créativité. Tout le monde a un clown caché en lui, il suffit de le trouver.

Léa Muller.

Site Officiel de l’association Bises de Clowns