Black Lilys – Le pouvoir salvateur de la musique.

Faveurs de Printemps – Du 7 au 15 avril, Théâtre Denis et Eglise Anglicane à Hyères.

Robin et Camille sont frère et sœur et créent une pop organique oscillant entre puissance et vulnérabilité, avec des accents d’Europe du Nord. Ils viendront présenter leur second album « New Era » lors de l’incontournable festival Faveurs de Printemps organisé par Tandem à Hyères.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir musiciens ?
R. : Nous avons commencé la musique vers treize ans, Camille le piano et moi la guitare. Mais après avoir perdu notre mère, c’est devenu un besoin vital, un exutoire… et ça nous a fait beaucoup de bien. Notre mère jouait de la guitare et du piano et notre père du saxophone. Ce n’étaient pas des professionnels mais des amoureux de la musique.
C. : Nous avons toujours baigné dans la musique. Je ne sais pas si l’on ferait de la musique aujourd’hui si cet événement n’était pas arrivé. En tout cas, cela montre que l’on peut retirer quelque chose d’heureux d’une expérience dramatique.

Votre album s’appelle New Era, à quoi cela fait-il référence ?

Notre premier album était thérapeutique et introspectif. Là, nous sommes dans la projection avec un message d’espoir. C’est une nouvelle ère pour nous, nous avons vécu des chamboulements. Nous parlons de combats qui nous sont propres mais aussi d’un monde secoué par des changements qui nous dépassent. Il y a plus de rage dans cet album et on le retrouve sur scène, notamment dans le titre « New Era ».

L’amour toxique, remettre en question ses croyances, la magie de petits signes dans notre quotidien, parlez-nous des thèmes que vous abordez dans cet album ?
C. : Ce sont les sujets qui nous ont touchés ces dernières années. Dans « Party », on parle de l’hypersensibilité, au son, à la lumière, à la foule, que l’on a découverte grâce à la musique, c’est parfois un don mais ça peut être handicapant. Quelqu’un se retrouve à une soirée mais ne se sent pas dans le mood de l’endroit où il se trouve. Dans « Störm », on évoque les relations toxiques, dans « Féroce », c’est le moment où l’on se reconstruit et dans « Gymnopédie » celui où l’on croit de nouveau en l’amour. Ce sont les étapes de la reconstruction. « New Era » fait référence aux mouvements sociaux qui arrivent à déplacer des gouvernements avec de la non-violence. « Reckless » est une histoire qui s’est passée à Londres où des femmes lesbiennes se sont faites agresser. On voit que, même si l’on parle beaucoup de ces thèmes aujourd’hui, on n’a pas toujours le choix d’aimer qui l’on veut, même dans des pays ou ça a évolué.

Vous avez choisi Odd Martin, un norvégien, au mix, vous souhaitiez aller vers un son plus nord-européen ?
R. : Nous avons écrit l’album en écosse. Nous avons besoin de nous isoler dans la nature pour écrire. C’est notre éducation : la montagne, l’océan, sans civilisation. Nous explorons le vide pour mieux le remplir. Nous avons essayé de trouver notre son, avec des tambours ancestraux par exemple, et de continuer cette recherche d’influences nordiques. Odd a notamment fait le mixage pour Aurora et Sigrid. Nous l’avons contacté sur Instagram et il a accepté. Il a apporté une autre patte tout en respectant notre musique.

Comment composez-vous un morceau ?

R. : Au début de Black Lilys, on composait tout le temps ensemble. On se mettait dans une même pièce et on jammait. Puis on écrivait les premières paroles, et on créait le morceau entier. Mais pendant la pandémie, nous étions séparés et il a fallu revoir nos habitudes. Chacun proposait des débuts de chansons puis on travaillait dessus.

C. : J’écris plus souvent les textes, et on travaille les arrangements ensemble. Nous sommes en harmonie sur ce que la chanson doit devenir.

Comment va se passer le concert à Faveurs de Printemps, qu’allez-vous jouer, quelle ambiance souhaitez-vous installer sur scène ?
R : Pour ce concert-là, nous serons seuls tous les deux, comme à nos débuts mais dix ans après. Nous voulions revenir à la base des chansons, avec quelque chose de très minimaliste et intime, plus folk. Notre participation au festival a été annulée deux fois, et là nous pouvons y jouer, c’est chouette.

Pouvez-vous nous citer quelques-unes de vos influences ?
C. : Angus et Julia Stone, encore une fratrie, ou les deux sœurs de Cocorosie. Côté percussions Woodkid et ses percussions orchestrales. Et des Suédois et Islandais, comme Fever Ray, The Knife, Agnes Obel ou Olafur Arnalds. Ou encore The Kills, Jack White et les Raconteurs, on a grandi avec ça.

 

Interview florale

Le meilleur moment pour offrir des fleurs ?

C. : N’importe quel jour, un jour qui ne veut rien dire.

Votre fleur préférée ?

C. : La jonquille.

R. : L’edelweiss.

Quelle fleur seriez-vous ?

C. : Une nigelle de Damas.
R. : Une gentiane de haute montagne.

Peut-on tout dire avec des fleurs ?

R. : On ne peut pas tout dire, mais mieux dire.

C. : Parfois des fleurs veulent tout dire.

Quelle fleur n’aimez-vous pas recevoir ?

C. : Des roses, ce n’est pas original, et souvent peu écologique. En plus on doit retirer leurs épines.

R. : Des pissenlits, même si dans la nature je les aime bien.

 

Fabrice Lo Piccolo

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