Cali – En cavale.

Samedi 23 octobre

Cali est de retour avec un neuvième album studio : « Cavale ». Très personnel, mais composé à deux, il montre une envie retrouvée, et est la pierre angulaire d’un projet plus ambitieux : autour de cet album, on retrouve un roman et des courts-métrages. Un univers à découvrir ou redécouvrir.

C’est un album très personnel et très centré sur votre vie, votre art, le bonheur, l’amour… C’est plutôt un album bilan ou un nouveau départ, avec une envie renouvelée ? 

J’aime bien l’idée de ne pas savoir ce qui va se passer. C’est avant tout une rencontre cruciale pour moi pendant la tournée sur Léo Ferré. J’ai croisé un jeune un pianiste de vingt-cinq ans, Augustin Charnet, on a partagé et on a composé ensemble. Au-delà de sa virtuosité pianistique, il m’a sensibilisé à la musique actuelle. Il travaille en direct avec des musiciens du monde entier, des russes, des africains… et j’ai profité de ça. Cette amitié avec lui est assez dingue. Moi, j’ai amené mes mots, ma mélodie. Sa musique m’a fait du bien. Pendant un certain temps, j’ai voulu oublier beaucoup de choses, et là au contraire, j’ai souhaité me rappeler : l’adolescence, les premiers tours de manège, la première fois où on l’a fait… C’était un moment émotionnel fort et ça fait un bien fou.

Vous jouez aussi avec d’autres nouveaux musiciens…

On a dû adapter la tournée, s’adapter aux lieux, aux obligations sanitaires. On peut jouer simplement à deux, avec Augustin. Mais pour le groupe complet, s’ajoutent Théophile Antolinos à la guitare et Julien Aoufi. Ils font du post-rock, de la musique expérimentale magnifique. Leur arrivée dans mon équipe m’a mis un coup de boost. On a créé l’album entier ensemble, toutes ces nouvelles chansons. Ça m’a remotivé et beaucoup touché. 

Pourquoi avoir décidé de sortir en pleine crise sanitaire un projet si important, un album, un livre, une nouvelle et un court-métrage ?

J’ai commencé à croquer tout ça à la Gaité-Montparnasse en faisant du théâtre avec Sam Shepard. Je suis dans une agence de cinéma, Time art et je vais jouer dans des films. Là, je voulais amener un aspect 360° à ce projet. J’ai voulu écrire un livre, puis l’album est venu, et enfin, on a dévoilé les courts-métrages. C’est une seule histoire, assez ésotérique. Avoir autant de projets permet de croiser beaucoup de gens : on a réalisé les courts-métrages avec Yann Orhan, excellent photographe et réalisateur, on a travaillé avec le plus grand poète français, Eric Poindron, mais aussi avec de jeunes acteurs. Aujourd’hui on se presse, on va très vite, on pousse les chansons vers les radios. Moi j’ai choisi la lenteur, de lire, de comprendre tout ça… 

Que vous ont apporté les featuring avec Mathilda ou Tom  Barman ?

Tom Barman, c’est un rêve. J’ai eu la chance de chanter avec Patti Smith, avec Thiéfaine… Mais là, c’est le chanteur de dEUS, et pour moi la pop, c’est dEUS ! Il a choisi de poser sa voix sur « Sois doux ». En écrivant cette chanson, j’ai pensé à Jeanne Moreau dans « Les valseuses ». Elle sort de prison et passe une nuit d’amour avec Dewaere et Depardieu, et leur demande d’être doux. « Viens avec moi », où m’accompagne Mathilda, est une chanson lumineuse, et quand c’est lumineux, il faut partager ! C’est une jeune artiste qui prépare un album qui va tout défoncer. Parfois, elle vient sur scène avec moi.

Comment va se passer le concert à Bandol ?

Nous allons présenter tout l’album mais aussi de nouvelles chansons. Le public réclame aussi les tubes qui passent à la radio. Les gens connaissent les paroles, ça fait du bien, c’est touchant. Sur scène, on a une vraie couleur de groupe. Je me souviens d’un concert de Springsteen, il a joué quatre heures et tout l’album « The river ». C’est un travail de longue haleine de faire un album et c’est notre devoir et mon envie de le présenter au public.

Fabrice Lo Piccolo

Octobre 2021

https://www.facebook.com/brunocali 

http://www.bandol.fr/quotidien/theatre-jules-verne-1204.html