CAPUCINE PAGERON – L’art de la table, reflet de la fragilité humaine.

Dossier Spécial – Art De La Table

Le Printemps Des Potiers à Bandol – du 20 mai au 19 juin

Capucine Pageron, céramiste indépendante depuis 2021, aura un stand sur le Marché, offert par la ville de Bandol, et exposera son travail à la Galerie Ravaisou. Elle nous livre aujourd’hui sa conception de son univers miniature, fragile et touchant.

Que vas-tu présenter pour l’exposition ?

Je m’intéresse beaucoup à la narration et à la BD. Je cherche à raconter de petites histoires composées d’une + succession de mises en scène autour du repas et des arts de la table. Durant cette exposition, ce repas miniature va être un prétexte pour présenter des pièces que l’on avait l’habitude de voir dans un “temps ancien”, et d’autres plus contemporaines qui, aujourd’hui, font partie de notre culture populaire.

Dans ton travail tu dis t’inspirer du quotidien, que tu vas retranscrire sous forme d’univers, comme sorti d’un film d’animation, peux-tu nous en dire plus ?

Je crois que j’ai beaucoup trop regardé les « Wallace et Gromit » et autres films d’animation ! Ils m’ont donné envie de créer de petits univers avec un côté imparfait des objets, où l’on voit encore la trace de la main, avec une impression de dessins mis en volume. J’ai toujours pensé que les objets que j’utilisais au quotidien n’étaient pas à mon image. Je suis quelqu’un d’extrêmement sensible et j’aime l’idée de créer des objets très expressifs… qui sont plus de l’ordre de l’émotion, sans objectif de perfection, des objets singuliers et inégaux.

La Mairie de Bandol t’offre un stand sur le marché, comment as-tu reçu cette nouvelle, et que vas-tu y présenter ?

Quand on ouvre un atelier, on a beaucoup de frais, c’est super d’avoir un soutien pour pouvoir exposer, d’autant que je viendrai de Nantes, c’est un déplacement important. C’est une chance d’avoir un stand offert et de pouvoir participer à cet événement grandiose dans le monde de la céramique, et ce dès votre première année. Nous y retrouverons des pièces plus utilitaires mais toujours à l’image de mon travail, avec une mise en scène, des natures mortes… Je vais créer une petite cuisine dont on pourra acheter les objets : assiettes, tasses, plats, et quelques sculptures en rapport, comme des casseroles.

Que représente le modelage d’un objet pour toi, pourquoi cette technique ?

J’aime ce rapport direct à la céramique où l’on n’a pas forcément besoin d’outils et où l’objet conserve la trace de la main. Il y a une liberté graphique dans le travail de la céramique : on peut la décorer, sans forcément avoir besoin de maîtriser un outil. Même s’il y a des contraintes, j’aime trouver des moyens de les contourner afin de donner vie à mon idée initiale.

Selon toi, tes années d’expérience en design graphique ont-elles pu t’apporter un œil nouveau en tant que céramiste ?

Au départ, j’ai fait des études de design d’espace, pour devenir architecte d’intérieur ou urbaniste. Dans mon mode de travail, j’ai gardé l’idée de concevoir une maquette : choisir les bonnes échelles, les bons cadrages, les bonnes compositions et couleurs, et réussir à agencer les différents éléments. Mes expériences ressortent dans ce que je peux produire. Je suis très contente du parcours que j’ai eu, il m’a donné des bases solides qui m’ont permis d’arriver à une certaine liberté de création que je n’aurai pas forcément eue autrement.

Lila Ayoldi