CARLOS LOVERBOY – De retour au Midi Festival, en solo.

Musique

Midi Festival – Du 22 au 24 juillet à Hyères.

 

Ancien membre du groupe Keep dancing inc et musicien  pour Myd et Blossom, se lance dans un projet solo  dans lequel il mélange l’esprit de la musique punk et les couleurs de la new wave  avec un arrangement des plus minimal. Nous aurons l’occasion de l’entendre en concert le 22 juillet à Olbia pour le MIDI Festival.

 

On a pu t’entendre dans différentes formations notamment Myd et Blossom et récemment tu as sorti des morceaux en solo, qu’est ce qui t’a amené à travailler seul pour tes derniers singles ?

J’ai eu un groupe pendant longtemps, pour lequel j’écrivais la musique, qui s’appelait Keep dancing Inc et ensuite, j’ai travaillé avec d’autres groupes comme musicien de sessions, notamment Blossom et Myd avec lesquels je jouais des albums déjà écrits. Depuis quelques mois, j’avais des chansons écrites sans être rattaché à un groupe en particulier. J’ai donc décidé de les sortir sous mon propre nom. Je suis allé en studio à Paris en décembre dernier et j’ai enregistré tout ça. C’est un peu la force des choses qui m’a amené à assumer ces morceaux seul et en même temps ce fut un cheminement assez long : ça faisait longtemps que je voulais faire ça, mais sans m’en donner vraiment la possibilité. Finalement,  toutes ces expériences en groupe m’ont aidé à prendre confiance pour pouvoir jouer cette musique seul. 

 

Avec les instruments synthétiques et la boite à rythme, on t’inscrit du côté de la new wave pop diy, qu’est ce qui t’a amené à travailler avec ces sonorités ? 

 Le rapport aux synthés et aux boîtes à rythme, ça fait longtemps que je l’ai et que je le cultive avec les différents groupes avec qui j’ai travaillé, tout simplement parce que ça correspond à la musique avec laquelle j’ai grandi, des anglais et ça peut aller de Joy Division à Prefab Sprout, ou des américains, comme Arthur Russel. avec toujours une grosse utilisation de synthés et de boîtes à rythmes.

Quand tu es en solo, travailler avec une boîte à rythmes, c’est plus pratique qu’avec un batteur. Et, moi, je suis un piètre batteur, alors c’est un peu la facilité. Mais j’ai voulu prendre cette approche à bras le corps, l’assumer comme une vraie décision artistique, essayer de faire beaucoup avec peu de choses… et avec des machines !

L’optique c’est un peu le Do it yourself. C’est à dire essayer de faire par soi-même, de se dire: j’ai un synthé un peu pété , un truc qui imite vaguement une batterie et essayer d’en faire quelque chose. Par exemple,  les groupes comme Suicide au depart, faisaient du punk  mais sans batteur et ils ont fait en sorte que ce qui semblait être une faiblesse au départ se transorme en force.

 

Dido, la new wave , Tom Carmichael… Est-ce que tu peux nous parler de tes influences musicales ?

Quand j’étais petit, sur la route des vacances avec mes parents, on écoutait pas mal de pop, des formats de trois minutes, et Dido est un peu reine de ce truc-là. Clairement, ça a influencé la musique que je fais, même si elle peut être un peu punk à certains égards, ça reste quand même dans un format pop avec des mélodies fortes et des couplets et refrains que les gens peuvent retenir. Pour Tom Carmichael, c’est un producteur avec qui je travaillais il y a deux ans, qui avait produit l’album de Fat White Family que j’ai beaucoup aimé et le dernier album de Alaska Alaska qui développe aussi une belle approche, Punk, mais adapté au format pop. C’est un peu la direction artistique du projet : très punk dans l’esprit mais pop dans la forme.

 

Quelle est la genèse de ton dernier single “Progress” ?

C’est un titre assez minimaliste,  que j’ai écrit pendant le confinement sur les espoirs qu’il pouvait y avoir à ce moment-là de changer de modèle global et notamment de modèle économique pour réussir une sobriété écologique, mais tout en ayant conscience que c’était des espoirs un peu vains et finalement il n’en est pas sorti grand chose.

C’était aussi une remise en cause de cette idée de progrès, qui nous permet d’avoir un confort de vie de fou depuis plus de cinquante ans, mais qui au final, pourrait être responsable de la fin de l’humanité. L’objectif était d’essayer de repenser ce rapport au progrès qui n’est pas toujours bon. C’est une réflexion là-dessus, mais purement une réflexion, pas une leçon, parce que j’ai pas de leçons à donner sur ces questions.

 

Tu as déjà eu l’occasion de jouer au MIDI festival, est ce que tu peux nous raconter ton expérience ?

Avec mon premier groupe, on a eu l’occasion de jouer à La Villa Noailles pour le festival. C’était notre premier gros concert et c’est un excellent souvenir. J’étais extrêmement heureux de pouvoir y retourner à l’été 2021 à Olbia, où cette fois je jouais avec Myd. C’était vraiment un plaisir de retrouver toute l’équipe du festival, notamment le directeur, Frédéric Landini, qui est devenu un proche. Je pense que ce festival et toute son équipe ont joué un grand rôle dans ma vie et m’ont beaucoup aidé à faire la musique que je fais aujourd’hui.

 

Valentin Calais