Caroline Taillet – Le court-métrage, un art à part entière.

Hors-série Cinéma en Liberté – Du 18 au  20 août à La Tour Royale à Toulon

Comédienne, réalisatrice, autrice et metteuse en scène, Caroline Taillet a trente-quatre ans et vit à Bruxelles. Elle a fondé en 2014, avec sa promotion – à leur sortie de l’Institut des Arts de Diffusion -, la compagnie de théâtre Canine Collectif et a également écrit et mis en scène « la théorie du Y », spectacle sur la bisexualité, adapté en 2016 sous forme de série. Elle est la marraine de l’édition 2023 du festival Cinéma en liberté.

Pouvez-vous nous décrire le rôle de marraine et de Présidente du Jury pour Cinéma en Liberté ?
C’est une bonne question mais, étant donné que je ne l’ai pas encore fait, je ne sais pas très bien à quoi m’attendre ! J’ai été jury dans un festival en décembre dernier, le Cinemamed, qui est le festival de cinéma méditerranéen de Bruxelles, et c’est avec cette expérience-là que je me réjouis de répondre à l’invitation de Cinéma en liberté, de découvrir de nombreux courts métrages ainsi que ceux qui les ont réalisés. C’est une forme de cinéma que j’apprécie beaucoup et j’espère que nous ferons de belles découvertes. Quant à la façon dont j’envisage mon rôle, je trouve qu’il est difficile de devoir juger les autres. Étant moi-même comédienne et réalisatrice, je sais à quel point le travail est souvent très difficile et la critique bien trop facile… Je ne veux pas confondre le rôle de jury avec celui de critique, mais plutôt essayer de mettre en avant ce qui est réussi dans une œuvre, en gardant une vision positive.

L’art du court métrage est-il trop méconnu du grand public en France et en Belgique ?
Certainement, je connais moins bien la France que la Belgique, mais la situation doit être assez comparable. On voit peu de courts métrages au cinéma ou à la télévision, et heureusement qu’il existe des festivals consacrés à cet art. En Belgique, il y a le Brussels Short film festival, dédié aux courts métrages, qui commence à prendre de l’ampleur et où l’on trouve un public autre que celui des gens qui font du cinéma. Les festivals comme Cinéma en liberté sont donc les meilleures opportunités pour rendre cette forme d’expression plus visible et enfin accessible à tous.
Le secteur du court métrage est-il celui où l’on repère les talents de demain ?
C’est possible, mais il ne faut pas oublier que c’est un art à part entière. Évidemment, on ne peut mettre de côté le problème des financements, qui sont souvent compliqués à obtenir, et moins importants pour des films plus courts. Et c’est également une réalité qu’il y a des réalisateurs qui font deux ou trois courts métrages pour « faire leurs armes » avant de passer à un long métrage.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos projets et sur « Les huitres », ce court métrage où vous avez le rôle principal ? 
Hé bien, « Les huitres » sera le film d’ouverture du festival Cinéma en liberté et pour la réalisatrice et moi, c’est super ! Maïa Descamps (la réalisatrice) est française et ce sera la première fois que « Les huitres » sera diffusé dans l’Hexagone. Il a été vu dans des festivals internationaux et belges, mais n’a pas encore été projeté en France. C’est aussi un projet de filles, où jouent sept comédiennes qui font toutes partie de mon collectif de théâtre. Le film a été nommé l’année dernière aux Magritte du cinéma en Belgique, dans la catégorie « Meilleur court métrage » et c’est agréable de pouvoir apporter un peu de Belgique à Toulon ! Par ailleurs, dans un avenir proche, mes projets sont surtout sur les planches. Je tourne avec deux spectacles en Belgique, une pièce sur le plaisir féminin, « Orgasme » et dans « Régis », oeuvre dans laquelle joue tout le « Canine Collectif », le collectif de théâtre dont je fais partie.

Weena Truscelli

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