Catherine Barthelémy, Chaque instrument est un défi

05.04 au 06.04 – Atelier ouvert au public – Ollioules

Lorsque l’on entre dans l’atelier de Catherine Barthelémy, maître luthier à Ollioules, on se retrouve au cœur du métier d’art et de l’histoire de la musique. Les murs recouverts d’outils, quelques instruments et une musique classique en fond, font le charme de ce lieu chaleureux. Son hôte, une passionnée, nous explique son travail au quotidien.

 

Luthier c’est un métier de passion. Pourquoi avoir choisir cette voie et quel travail faites-vous au quotidien ?
Enfant, vers neuf ans, j’ai commencé à jouer de la flûte traversière. Quand je me rendais chez mon luthier, j’étais fascinée par l’atelier ! J’ai poursuivi la musique au Conservatoire de Toulon puis, je suis allée à l’Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique au Mans pour devenir luthier. Je répare et restaure les instruments à vent, ceux qui font partie de la famille des bois et des cuivres. Pour une révision, il me faut environ dix heures de travail. Pour une réparation, débosselage, soudure, il faut compter quelques heures également. J’ai eu le plaisir de restaurer une flûte qui datait de la fin du XVIIIe siècle, c’est une partie de mon travail que j’apprécie. On peut dire que je fais perdurer l’Histoire, en particulier lorsque l’on sait que ces instruments ont traversé des époques de guerre. Ils ont une sonorité unique !

Quelle est la différence entre un luthier d’instrument à vent et un luthier d’instrument à corde ?
Il y a quatre catégories de luthier : les luthiers accordéon, guitare, quatuor, c’est-à-dire à cordes (violon, etc), et à vent. Le travail, le matériel et l’acoustique sont différents pour chacun. Les luthiers à vent ne fabriquent pas eux-mêmes les instruments, c’est un travail d’usinage. Notre rôle est plutôt dans le détail, les petits réglages parce qu’il arrive qu’un instrument sorte de l’usine avec des défauts de fabrication, donc il faut le tester. La fabrication ne m’attire absolument pas. Chaque fois qu’un client me confie son instrument à réparer, c’est toujours un défi que j’aime relever.

Vous êtes maître luthier. Quel statut cela vous apporte-t-il et comment un artisan d’art obtient-il ce titre ?
Par la chambre des métiers et de l’artisanat, c’est un diplôme à passer. C’était un défi personnel, la satisfaction d’avoir la reconnaissance des mes pairs. Je suis heureuse d’avoir ce statut, la mairie également. Un artisan joaillier a obtenu ce titre la même année que moi. Le maire était fier. C’est une reconnaissance pour la commune qui soutient les métiers d’art.

Qu’allez-vous proposer durant les Journées Européennes des Métiers d’Art ?
Toutes les années depuis quatorze ans, mon atelier est ouvert au public et je suis là pour répondre à leurs questions. Mon métier ne me permet pas de faire des ateliers de découverte mais les visiteurs peuvent me regarder travailler, c’est une démonstration. La nouveauté sera l’exposition de mon travail à la Galerie de l’Olivier. Pour parler de mon métier de luthier, j’exposerai des photographies, mes instruments personnels, dont un trombone à piston, pas commun, et une vitrine où je présenterai un saxophone démonté pour que le public comprenne sa structure. Pour moi, ces journées permettent des échanges avec le public. C’est un plaisir d’accueillir les enfants, ils sont curieux. J’ai tellement été baignée dans la musique que j’oublie parfois que mon métier n’est pas commun et qu’il interpelle le public.

Léa Muller

 

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