Catherine Tsekenis, Manufacto : donner le goût des métiers d’art.

Catherine Tsekenis est la directrice de la Fondation d’entreprise Hermès. Afin de redorer le blason des métiers de l’artisanat d’art, combat constant de la fondation, celle-ci a développé le programme « Manufacto, la fabrique des savoir-faire », qui enseigne à des élèves de la région le processus de réalisation d’objets artisanaux au design élégant et contemporain.

 

Créé l’année dernière en région parisienne par la Fondation Hermès, en partenariat avec les rectorats de Paris et de Nice, les Compagnons du Devoir et du Tour de France, et aujourd’hui La Villa Noailles, « Manufacto, la fabrique des savoir-faire » est un projet visant à intéresser des élèves aux métiers de l’artisanat d’art. Cette année, le territoire TPM a été choisi pour reconduire l’aventure dans le collège Marcel Rivière à Hyères et le Lycée Rouvière à Toulon. Les élèves de chaque classe doivent chacun réaliser un objet, conçu par un designer, dans son intégralité. En douze séances de deux heures, ils découvriront les différents aspects de la fabrication, visiteront des ateliers d’artisans, et pourront à l’issue ramener l’objet dans leur famille. Piloté sur notre territoire par La Villa Noailles, le projet s’inscrit dans les missions d’éducation artistique et culturelle que le Centre d’Art remplit depuis son ouverture en 2003. 
 
Comment est né le projet Manufacto ?
Le principe est que les enfants aient une expérience pratique de ces métiers d’artisanat. Ils doivent créer un objet de A à Z . Le retour des professeurs est très positif. Cela suscite la concentration, le partage avec les autres, et l’élève doit être constant dans son effort, jusqu’à ce qu’il y arrive. Les objets ont été commandés à des designers en fonction de l’âge. Ils ont un beau design et un usage contemporain.
Le projet est né dans le secteur de l’artisanat car nous voulions que l’image de ces métiers changent. Pour cela, il faut s’adresser aux jeunes, car après les a priori sont déjà nés. La visée est de faire connaître ces métiers au grand public. Nous voulions que les enfants passent à l’acte, de manière approfondie. La force de ce programme est qu’ils découvrent le plaisir de faire. 
 
Qu’est-ce qui a fait que la métropole TPM soit choisie après Paris ?
Notre entrée c’est la Villa Noailles. Nous soutenons la Villa depuis la création de la Fondation pour la Design Parade. Ensuite nous avons complété notre soutien pour le programme Pitchouns qui a permis aux enfants de participer à des ateliers autour du Design et des Métiers d’Art. Quand Jean-Pierre Blanc a découvert Manufacto, il a été très intéressé. Nous avons convenu ensemble qu’il pourrait être un relais sur le territoire. Mais ce n’était possible que si le rectorat de Nice était impliqué et validait la candidature. Notre partenariat avec le rectorat est très important, nous travaillons main dans la main avec l’Education Nationale.
 
Quelles sont les autres attributions de la Fondation Hermès ?
La Fondation a été créée en 2008 parce que les dirigeants de la Maison Hermès souhaitaient amplifier le mécénat. Ce mécénat est structuré autour de trois domaines : la promotion des savoir-faire, c’est dans ce cadre que rentre Manufacto, la transmission, et le programme pour les Arts. Soit nous mettons en place des programmes dans lesquels nous apportons notre soutien sur des questions précises, soit nous sommes directement opérateurs des programmes. Dans le cas de Manufacto, nous sommes opérateurs. Le rectorat est convaincu de l’intérêt de valoriser ces métiers.