Charles Pommel – Une comédie grinçante et délirante.

>> Funérailles d’hiver – Le 26 janvier à l’Espace des Arts au Pradet

Forte du succès de sa précédente création « On ne badine pas avec l’amour », la compagnie Triphase est accueillie en résidence à l’Espace des Arts pour finaliser sa nouvelle pièce, une comédie grinçante et délirante d’Hanokh Levin.

Pourriez-vous nous donner un aperçu de cette comédie délirante ?
« Funérailles d’hiver » raconte l’histoire d’une grand-mère qui décède la veille du mariage de sa nièce et son fils se retrouve confronté à un dilemme : assister au mariage de sa cousine ou participer aux funérailles de sa mère. Cette situation grotesque déclenche une poursuite absurde où la famille se scinde en deux. La pièce explore les conflits qui peuvent surgir au sein des familles, le tout dans un style délirant et comique. La trame de l’histoire les emmène même jusqu’en Himalaya, ajoutant une dose d’absurdité à l’ensemble.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le texte d’Hanokh Levin, l’auteur de la pièce ?
Son humour décalé, absurde et provocateur. Levin, en tant qu’auteur israélien, a toujours été très critique de son gouvernement et il est détesté par l’extrême droite. J’apprécie sa capacité à faire rire de sujets sérieux tout en étant délirant et un peu acerbe. Il offre une critique des mœurs et des personnes qui s’accaparent la vie des autres, de l’esprit de supériorité qui conduit à penser que certaines vies valent moins que d’autres. Mais ce n’est pas une pièce politique, elle se concentre davantage sur la comédie de mœurs et offre plusieurs niveaux de lecture. C’est un auteur très célèbre et une pièce des années 80 très bien écrite.

Vous avez créé cette pièce en résidence à l’Espace des Arts. Comment s’est déroulé ce processus de création ?
La résidence à l’Espace des Arts a été une étape cruciale dans la finalisation du projet. Nous avons travaillé sur le jeu des acteurs, les costumes, la création lumière, et d’autres aspects pour peaufiner la pièce.

Pouvez-vous nous parler des acteurs et de leurs personnages dans la pièce ?
Il y a un personnage que j’affectionne particulièrement, Tsitkéva, interprété par un acteur que j’ai travesti pour le rôle, Frédéric Lapinsonnière. C’est un personnage détaché de la réalité, offrant une perspective sur le fait que l’on peut faire ce que l’on veut dans la vie. Il se donne des faux-semblants d’intelligence, mais ne fait que critiquer les autres et est complètement vide. Aussi le beau-père, complètement idiot, mais qui le revendique. Il dit que l’essentiel dans la vie est de savoir qu’il a réussi : il a acheté un appartement et a marié sa fille ! La pièce explore aussi le thème de la mort, plusieurs personnages décèdant tout au long de l’histoire, sous le couvert du comique et de l’absurde.

Vous êtes metteur en scène et acteur mais vous jouez également de la musique sur scène. Comment cela s’intègre-t-il dans la pièce ?
Mon rôle est relativement petit en tant qu’acteur, mais je joue du piano et je suis responsable de la création sonore sur scène. Chaque tableau a une ambiance sonore spécifique en lien avec le lieu, que ce soit l’Himalaya, une plage, le toit d’un immeuble, ou un salon. La mise en scène n’est pas réaliste, avec des structures recouvertes de tatamis, et la musique doit recréer l’atmosphère de chaque lieu. Comme c’est une pièce des années 80, les acteurs sont habillés à cette mode et j’ai inclus des reprises de chansons de Jean-Jacques Goldman, interprétées de manière revisitée. Entre chaque tableau, pendant les changements de décor, nous chantons ses chansons pour ajouter une touche populaire, car je n’aime pas que le théâtre soit élitiste.

Fabrice Lo Piccolo