Chistophe Dal Sasso, Programmer des artistes de qualité.

Bandol Jazz Club 23.09 & tous les mois

 

Christophe Dal Sasso est jazzman depuis toujours, ou presque. Compositeur, arrangeur, trompettiste, flûtiste, il a joué avec les Belmondo, et organise un festival de jazz. Quoi de plus naturel pour la mairie de Bandol que de lui confier la direction du Bandol Jazz Club au théâtre Jules Verne.

 

Comment est née cette idée de Bandol Jazz Club ?

C’est né grâce à Jean-Louis Andréani qui m’a mis en contact avec Arnaud Gentit, le directeur de la communication de Bandol. Le théâtre Jules Verne a été renové, et relancé. La ville a eu envie de créer un rendezvous jazz, et souhaitait accueillir des musiciens d’envergure nationale, pas uniquement des locaux. Nous avons donc créé un rendez-vous mensuel. Le but est que même si on ne connait pas l’artiste que l’on va aller voir, on sait qu’il y aura de la qualité. Ce fut le cas pour Nicolas Folmer, ou Jody Steinberg l’année dernière. C’est une ambiance jazz club, dans un bel endroit, avec le public proche des artistes.

 

Qui nous as-tu programmé pour cette rentrée ?

En septembre, nous avons une jeune chanteuse : Caloe, violoniste à la base, mais qui a axé sa carrière sur le chant. Elle scate, elle improvise. A trente ans, elle a déjà un énorme talent. Elle joue avec une contrebassiste que je connais bien Moira Montier-Dauriac, personnage qui aime la musique par-dessus tout, hyper généreuse, et prête à jouer partout. C’est rare de voir une fille contrebassiste. Elle sont accompagnées par Sylvain Samperet et Sylvain dio, bassiste et batteur, des musiciens professeurs au conservatoire de Toulon. En octobre c’est Andrea Caparos, qui fait de la musique brésilienne et est accompagnée par Emile Melenchon, à la guitare et Will Walker, un des plus grands saxos tenor en France. Ils invitent David ElMaleek, un très grand musicien. C’est quand la musique brésilienne rencontre un très grand improvisateur de jazz. En novembre, nous aurons le groupe de Fred Pasqua, avec Nelson Veras, très grand guitariste nylon sur electro acoustique, très véloce. Il a commencé à faire des tournées internationales à seize ans. C’est de la belle musique, de la poésie jazz, avec de belles mélodies, des compositions tout en finesse. Il ya beaucoup de concerts de jazz dans la région, beaucoup d’associations, beaucoup de concurrence. Il faut réussir à trouver son public. J’aime beaucoup les chanteuses, j’essaie d’aller chercher des chanteuses intéressantes qui ont un univers différent des autres. Je voudrais aussi travailler avec d’autres structures, comme le Jam à Marseille qui a une belle programmation. On pourrait récupérer des artistes qu’ils ont programmé la veille par exemple. Je suis aussi en train de monter un orchestre avec quelques musiciens de la région, pour être entre sept et neuf, ça fait des concerts sympas.

 

Comment t’es-tu lancé dans le jazz ?

Au départ je suis trompettiste, j’ai commencé la musique à huit ans, la trompette à douze. Je suis tombé sur un disque de trompettistes : Clifford Brown, Louis Armstrong. J’ai craqué dessus. Puis j’ai travaillé avec le père de Michel Petrucciani, Tony, et fait une école de jazz à Paris. J’y ai rencontré Yvan Julien, avec qui j’ai pris des cours d’écriture. Je suis resté vingt-cinq ans à Paris. J’ai écrit, joué, travaillé avec les frères Belmondo sur quatre de leurs albums, en composition et arrangement. J’ai commencé à écrire, car je me suis fait mal aux lèvres à force de trop jouer. J’ai alors arrêté la trompette et débuté la flute. J’ai passé beaucoup de temps à écrire et à enseigner l’harmonie à Paris. Mais mon fils est né, et je suis revenu ici, vingt cinq ans après. J’organise chaque été le festival de la Londe. J’ai un disque qui vient de sortir, «The palmer suite», avec le Dal Sasso big band, une commande du Château Palmières à Margaux, pour les deux cent ans du château. Nous sommes quatorze. Là j’ai composé, arrangé, je dirige l’orchestre et je joue de la flute.