Christophe Haleb – Entropico Films

Le chorégraphe et réalisateur Christophe Haleb réalise en ce moment une série de courts métrages entre Marseille, Fort-de-France et la Havane. Il inscrit son écriture de l’image en mouvement dans la relation d’attention à la jeunesse et dans son rapport à la danse et à l’espace public. ENTROPICO nous transportent d’île en île, de port en port, à l’écoute d’une jeunesse en archipel.

 

Comment un chorégraphe en vient-il à faire des films ?
Je n’ai jamais fait de différence entre mes activités : danser, écrire, chorégraphier, mettre en scène et filmer. J’aime aller à la rencontre de l’autre, transmettre des choses. Cet ensemble de choses fait que ma pratique artistique se diversifie. Ça peut aller vers des spectacles, des films, des performances, des installations.
Comment est né “Entropico”, le film que tu vas présenter au festival Constellations ?
“Entropico” est né des différents voyages entre Cuba, les Antilles françaises et Marseille. Il combine mes deux sujets de recherche et de curiosité du moment qui sont: la ville, l’espace public, ce que ça permet, ce que ça ne permet pas et puis comment la jeunesse s’en empare. Il y a une culture urbaine mondialisée qu’ils partagent. Et en même temps il y a des cultures plus locales qui les spécifient mais ils sont ensemble connectés par ça. Pour moi la meilleure manière de les aborder c’est la question de l’écriture dans l’espace public, faire des films avec les jeunes, pouvoir entrer dans la profondeur de leur existence sur un mode plus documentaire, puis par la danse amener la fiction. Relier la construction de la ville et la construction de l’identité de ces jeunes.
Tu disais que tu avais vu des similitudes dans les pratiques de ces jeunes rencontrés,qu’est-ce que c’est ?
C’est intéressant de voir comment ça circule, à travers les vidéos, les réseaux sociaux, comment ils se filment eux-même, comment ils se passent les choses. J’ai filmé des traceurs, des skateurs, des danseurs dans chaque ville ils sont à fond dans leur pratique parce qu’ils sentent qu’ils gagnent de la liberté.
Selon toi que dit cette jeunesse ?
Ils sont passionnés par leurs pratiques et c’est ça qui l’emporte sur le reste. Ils revendiquent le fait de chercher leur liberté, d’être connectés avec les autres, de pouvoir bouger dans le monde, et d’avancer avec ça. Ils veulent vivre l’énergie de leur jeunesse, cette force là et toutes les intensités qu’ils peuvent vivre. Cette génération qui arrive ne va pas chercher à clôturer le monde, au contraire à l’ouvrir et à dire que l’on peut inventer du possible. Qu’il ne faut juste pas lâcher le corps et l’esprit.

 

 

Christophe Haleb sera présent le 14 septembre à 21:00 au Cercle Naval pour son spectacle « Cie la Zouze »
il sera également le 15 septembre à 15:00 à la Tour Royale pour son spectacle « Douve ».

 

Retrouvez également Christophe Haleb sur son site web.
Interview réalisée par Marine Colard

 

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