Christophe Mendoze – Robert Mendoze et le Groupe 50 ont leur musée..

Musée Robert Mendoze et du Groupe 50 – du 5 juillet au 28 octobre à Ollioules

Robert Mendoze est l’un des peintres fondateurs du Groupe 50, un courant de peintres figuratifs toulonnais qui ont marqué l’histoire des Arts Plastiques de notre région. Son fils, Christophe, s’attache à faire vivre ses œuvres et concrétise aujourd’hui un rêve en ouvrant un musée dédié à sa peinture dans la ville d’Ollioules.

 

Comment est né ce projet de musée consacré à ton père Robert Mendoze, et pourquoi à Ollioules ?
J’ai toujours été admiratif de l’œuvre de mon père et j’ai un attrait particulier pour la peinture figurative. J’ai toujours souhaité faire la promotion de son œuvre, mais j’ai réellement commencé en 2003, quand je suis revenu dans la région après avoir débuté ma carrière de professeur d’EPS en région parisienne. Mon père était plus âgé et j’ai commencé à l’aider à organiser des expositions. À la suite de son décès, j’ai immédiatement pensé qu’il était nécessaire de sauvegarder son œuvre et de la promouvoir. Avec d’autres membres de ma famille, nous avons créé l’association « Robert Mendoze et son œuvre » et avons commencé à réfléchir à la création d’une fondation. Depuis, j’ai organisé de nombreuses expositions, présentant à la fois les œuvres de mon père et celles du groupe 50, dont il est un des principaux fondateurs. Il y a un peu plus de deux ans, j’ai eu cette idée de créer un musée qui serait dédié à mon père et au groupe 50, et j’ai vite réalisé que notre maison familiale de Sainte-Anastasie n’était pas l’endroit idéal. J’ai alors pensé à l’installer à Toulon, mon père étant toulonnais et ayant été élève aux Beaux-Arts de Toulon. Cependant, cela n’a pas pu se concrétiser. J’ai ensuite réfléchi aux communes environnantes et Didier Martina-Fieschi, adjoint à la Culture, puis Monsieur Beneventi le Maire d’Ollioules ont été séduit par le projet. Le Vieux Moulin, un lieu chargé d’histoire dans la vieille ville d’Ollioules est un endroit accessible et magnifique, avec ses deux niveaux et ses murs en pierre apparente. Il y a trois salles, ce qui correspondait parfaitement à mon projet, car je voulais associer le groupe 50 à cette initiative et ne pas exposer uniquement les œuvres de mon père. J’ai donc prévu une salle dédiée à mon père, une autour du groupe 50 et une troisième pour des expositions ponctuelles.

Peux-tu nous parler du Groupe 50 et de la peinture de Robert Mendoze ?
Le Groupe 50 s’appelle ainsi car il a été fondé en 1950 par un groupe d’élèves des Beaux-Arts de Toulon, encouragés par leurs professeurs Pertus et Baboulène. Leur objectif principal était d’organiser des expositions. Pendant de nombreuses années, cela s’est très bien passé, avec au minimum une exposition annuelle à Toulon, entre autres, qui réunissait des peintres locaux ou d’ailleurs. Il y avait des liens d’amitié forts et un partage commun du désir de peindre et d’échanger. Je discutais encore avec Michel Dufresne hier, qui me racontait son plaisir de créer et de partager avec les copains du groupe. Ils organisaient des salons d’une grande qualité et les amateurs de peinture figurative connaissent bien ces peintres du groupe 50.

Quelles seront les pièces exposées dans ce musée ?
La priorité sera donnée aux huiles, car c’était la technique favorite de mon père. Il a également réalisé des gouaches, des dessins, des linogravures et, dans la seconde moitié de sa carrière, de l’aquarelle, ainsi que des sculptures sur bois. Toutes ses périodes, de 1950 à 2013, seront représentées. Quant aux peintres du groupe 50, je présenterai principalement des huiles, mais pas uniquement. Mon père aimait peindre tous les sujets que l’on retrouve dans la peinture figurative. Il représentait la nature, que ce soient des paysages terrestres ou marins, des scènes d’intérieur, souvent en y incluant des personnages, des portraits, des natures mortes, des bouquets de fleurs, et puis ces scènes de rocailles… Ses tableaux reflétaient la vie quotidienne et la nature. Il partait toujours d’un sujet réel, tout en revendiquant que la peinture n’est pas une simple reproduction photographique, pouvant ajouter ou enlever des éléments pour équilibrer le tableau selon sa vision finale. Il travaillait sur des formats variés, d’un portrait de mon oncle Henri de la taille d’un cendrier à des toiles mesurant 3 mètres X 2 mètres. Parvenir à représenter un bateau d’un simple coup de pinceau sur un fond de boîte de cigares aussi bien que réussir à créer une composition nécessitant du recul sur un grand format, je trouve cela remarquable. Le choix des sujets reste mystérieux et relève du savoir-faire et du génie de l’artiste.

Fabrice Lo Piccolo

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