CINÉ-MUSE – Un trio féminin hors-du-commun

>> Mercredi 8 novembre à 17h au Théâtre Denis à Hyères

Le trio Ciné-Muse, accompagne “7 ans de malheur“ d’une dentelle de musiques choisies avec goût et élégance dans un vaste répertoire qui colle au film comme une seconde peau. Isabelle Poulain, pianiste et Sabine Jehanno, flûtiste, répondent à quelques questions sur leur création.

Type de musique
Musiques classiques, chansons françaises des années 20, ragtime et standards de jazz.

Musiciens
Isabelle Poulain : piano,
Sabine Jehanno : flûte,
Marie Tournemouly : violoncelle.

Souvenir de ciné-concert
Nous avons joué à Tunis, au festival de la Médina, et lorsque nous sommes arrivées dans le joli théâtre municipal, la scène était magnifiquement recouverte de tapis Kilim, c’était magique ! Mais nous étions également en période de Ramadan et nous ne savions pas quels rôles avaient les hommes qui étaient présents dans la salle de spectacle. Nous n’arrivions pas à mettre au point notre répétition et il nous semblait que quelque chose n’allait pas. Puis nous avons compris que le projecteur qui devait servir pour notre ciné-concert était en panne ! Heureusement, nous avions une copie DVD du film. Un ordinateur et un vidéo-projecteur ont été trouvés… Et nous avons finalement pu jouer !

Comment s’est constitué votre trio ?
Isabelle : Il y a une dizaine d’années, il m’a été proposé d’élaborer un ciné-concert à partir d’une œuvre de René Clair, une courte version du film “Paris qui dort“. Je trouvais que jouer du piano seule était “déjà vu“ et j’ai donc pensé que m’associer à des partenaires avec qui je m’entendais bien serait une formule plus intéressante. J’en ai donc parlé à Sabine, qui joue de la flûte traversière, et à une partenaire violoncelliste. Cela permettait de varier les formes d’accompagnement, de faire en sorte que le public dispose d’une musique en trio, en duo ou en solo. Voilà comment a commencé l’histoire de ce trio, Sabine et moi sommes les piliers de la formation, et les violoncellistes varient au grès des rencontres et des envies !

Vous prenez le contre-pied de la plupart des musiciens de ciné-concert en créant une bande son très précise, collée aux images, sans improvisation, est-ce lié à votre formation ou est-ce un choix ?
Sabine : Les deux, c’est lié à notre formation classique, mais également à l’envie de créer cette forme. Nous avons beaucoup visionné le premier film que nous avons illustré musicalement, en nous disant : “là j’entends telle musique, là telle autre…“, puis nous avons fait les arrangements avec ce que nous ressentions et entendions et nous avons intercalé des bruitages sur certaines images.
Isabelle : Depuis plus d’un siècle, les musiciens classiques improvisent peu et notre formation nous lie à cela, mais notre culture musicale est vaste, quatre siècles de musique pour le piano, et au long de notre carrière, nous avons utilisé nos instruments de façons très variées, en accompagnant des chanteurs, en jouant de la musique de chambre, etc. Nous avons un large répertoire et en visualisant le film, certains airs nous sont immédiatement apparus adéquats. Nous avons découpé le film en séquences et en thèmes puis avons adapté, quasiment à la seconde près, ces musiques qui nous paraissaient correspondre. Cela donne un résultat riche et diversifié, grâce également à Marie Tournemouly, la violoncelliste qui nous accompagne ces derniers temps, qui a une formation classique mais aussi jazz.

Cela doit être éprouvant sur un film où les gags défilent à un rythme plutôt rapide, on ne peut pas se laisser aller à fermer les yeux !?
Il est certain qu’il faut être attentives !! Mais les choses sont en place, nous avons beaucoup répété. Le film de Max Linder que vous allez voir à Hyères dure une heure, et pour nous, c’est une heure de concentration maximum ! Il est arrivé une fois que le projectionniste bouscule le lecteur DVD et que l’on perde dix minutes du film… c’était affreux, mais nous avons réussi à nous recaler.

Sur quel film rêveriez-vous de jouer ?
Eh bien, il y en a un qui restera une grosse frustration… En faisant des recherches pour trouver d’autres films sur lesquels jouer, nous avons vu à la Cinémathèque, “Le Voyage imaginaire“ de René Clair, un chef-d’œuvre, un film complètement délirant. Mais cette envie s’est soldée par un échec, les droits nous ont été refusés car quelqu’un a bloqué le processus.
Weena Truscelli

 

7 ANS DE MALHEUR

DE MAX LINDER (1921)

Film muet – USA – N&B – 62 min.
Avec Max Linder, Alta Allen, F. B. Crayne, C. E. Anderson.

Le lendemain de l’enterrement de sa vie de garçon, Max brise un miroir. Superstitieux, il essaie d’éviter les situations qui pourraient lui porter malheur. Toutefois, en agissant ainsi, le résultat est catastrophique, et il doit se sortir de bien des situations embarrassantes pour reconquérir le cœur de sa fiancée.

 

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