Claire Bodin – Un nouveau départ

>>Festival Présence Compositrices du 12 au 28 avril à l’abbaye de la Celle
Depuis 2006, Claire Bodin travaille sur la création musicale des femmes et pour la célébrer a lancé le festival de musique classique Présence Compositrices en 2011. Pour sa quatorzième édition le festival se déplace à l’Abbaye de la Celle.

Pour cette quatorzième édition de Présence Compositrices, vous avez une grande nouveauté puisque le festival se déplace à l’Abbaye de la Celle…
C’est une proposition du Département du Var qui nous permet de nous installer durablement dans ce lieu historique. C’est un nouveau départ dans un nouveau lieu et un nouveau format. Mais nous conserverons également un événement sur l’agglomération toulonnaise, programmé du 6 au 10 décembre qui sera une déclinaison de Présence Compositrices appelée Variations Jeunesse, où nous nous adresserons au jeunes public, de l’école primaire jusqu’à l’université.

Que vous inspire ce nouveau lieu ?
Il m’inspire beaucoup ! Il est magnifique en lui-même, avec une atmosphère apaisante. Il a été très bien rénové et possède une histoire riche, ayant accueilli notamment des moniales pendant plusieurs siècles et même une trobairitz, une femme troubadour, qui y a séjourné quelques temps ! Son histoire résonne avec notre ligne artistique dédiée à la création musicale des femmes. Les concerts auront lieu au sein même de l’abbaye, dans le dortoir des moniales.

Pouvez-vous nous parler des trois compositrices invitées et de la formule des Modulations?
Nous avons souhaité intégrer au festival des actions culturelles gratuites, que nous appelons les Modulations. Chaque week-end, une compositrice anime des ateliers d’improvisation, mettant ainsi la création contemporaine au cœur de notre démarche. Ces ateliers sont ouverts à tous, peu importe l’âge ou le niveau musical. Sophie Leleu proposera un atelier autour des mots, Emmanuelle Da Costa autour de la voix et Lisa Heute autour d’objets ramassés dans la nature. Nous aurons également des conférences, des ateliers d’écoute d’œuvres, une chasse aux trésors musicaux, un atelier Jeu de sept familles, un moment où Francis Paraïso vous fera rentrer au cœur de la construction d’une œuvre et même des œuvres dessinées en direct pendant les concerts.

Cette année, le festival se déroulera sur trois week-ends avec trois programmes différents. Pouvez-vous nous les décrire ?
J’ai pensé que ce serait intéressant de concevoir une édition d’un seul bloc sur trois week-ends constituant un festival en tant que tel, mais chacun bien identifié. Chaque week-end a son propre thème, illustré par des titres évocateurs comme ‘Faire parler les touches’, ‘À claires voix’ et ‘Chambre sur cloître’. Cela permet au public qui préfère la musique de chambre de venir préférentiellement sur le troisième week-end, ou aux amateurs de musique vocale sur le deuxième. L’idée est de rassembler un large public d’horizons divers et de les inviter à découvrir ce qu’ils ne connaissent pas déjà. Nous avons également des ouvertures vers d’autres esthétiques, avec un concert de chants de Kabylie avec des musiciens traditionnels et une magnifique soprano, Amel Brahim-Djelloul, un concert de jazz et un de mélodies séfarades. C’est quelque chose que je souhaite développer davantage. Chaque week-end présente des œuvres de différentes époques et de compositrices de nationalités diverses. Cela offre une bonne représentation de la richesse du répertoire des compositrices, avec des œuvres du XVIIe au XIXe siècle. Deux concerts mettront en vedette un piano-forte Pleyel historique restauré. De plus, je tiens à mentionner les partenariats que nous avons développés, notamment avec le conservatoire de Brignoles, nous avons été chaleureusement accueillis.

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