Clara Gai – S’évader
ARTS PLASTIQUES
Derrière sa longue chevelure brune, ses grands yeux bleus et sa combinaison pleine de peinture, Clara nous dévoile son univers à l’heure dorée, dans le calme d’un paysage sauvage, teinté d’évasion. Derrière sa longue chevelure brune, ses grands yeux bleus et sa combinaison pleine de peinture, Clara nous dévoile son univers à l’heure dorée, dans le calme d’un paysage sauvage, teinté d’évasion.
Tout est né d’une histoire de famille ?
Oui, avec ma mère, on a commencé à créer en tant que plasticiennes sur des crânes de buffles il y a huit ans, avec les Impératrices. C’est elle qui m’a inspirée. Elle a fait les Beaux Arts et après, a beaucoup travaillé le modelage de la terre. Elle m’apporte son expérience, sa technique et on partage nos sensibilités. Tout se fait naturellement, ça se passe très bien. Sur les crânes, on travaille à quatre mains. Chacune commence d’un des deux côtés du crâne, c’est pour ça que chaque côté est différent. Mais ils trouvent leur harmonie au centre lorsque nos mains se rejoignent. Pour les tentures, c’est autre chose. Cette fois, c’est moi qui les réalise, j’ai le pinceau, mais ma mère me guide et on discute beaucoup.
Ta pratique a beaucoup évolué depuis deux ans. D’où vient ce changement ?
Les tentures sont venues suite à mes différents voyages. Mon travail s’inspire beaucoup de l’esthétique ouest-américaine, du côté de Palm Springs, de Santa Fe, du Nouveau Mexique. Ce sont les reliefs, les montagnes et les couleurs qui m’ont beaucoup marquée là-bas. La terracotta, l’ocre… et les couchers de soleil y sont magnifiques. D’ailleurs, ils le sont aussi dans la région, depuis l’endroit où je crée qui se situe à Cuers : L’atelier du Lac.
Peux-tu nous expliquer ton processus de création ?
Avec plaisir, mais il y a quand même une partie secrète dont je préfère garder le mystère. J’ai fait beaucoup d’essais avant d’être satisfaite du résultat. Je recherchais un effet vieilli et je l’ai trouvé grâce à un produit un peu magique. Le reste est très simple, j’utilise des matériaux locaux, c’est important pour moi. Je travaille au sol, toujours par terre ! D’abord, je choisis le support, du coton à 100% que je couds avec du fil le long d’une canne de Provence. Et enfin, je choisis la couleur pour composer ma toile. Au départ, je les achetais et les appliquais telles quelles, sans les mélanger. Maintenant, je fais mes propres couleurs : une technique mixte entre l’acrylique, l’encre et d’autres procédés.
Sur ton instagram, on se croirait plongé dans les années 70, c’est une période qui te parle ?
Mes influences artistiques se situent plutôt dans les années 50, l’architecture américaine du mid- century, son mobilier, ses dessins. Certains voient dans mon travail un geste primitif, d’autres pensent que je fais de la peinture abstraite ou figurative, mais chacun peut le percevoir à sa manière, car je n’ai pas envie de me mettre dans une catégorie. Tout ce que je sais, c’est qu’il y a des œuvres et des artistes qui me touchent et m’inspirent. Comme Rothko ou Soulages. J’ai une profonde admiration pour le travail de Georgia O’Keeffe également. J’ai d’ailleurs visité son atelier aux States et ça m’a beaucoup ému. Elle a un ranch qu’elle appelle le “Ghost ranch”.
Quelles sont tes actualités ?
Je vends mes œuvres chez Good Design à Nice et à Marseille, et aussi sur mon site. Et la grande nouvelle, c’est que je vais aussi être représentée par Studio Miracolo à Paris de la galerie Amélie Maison d’art. Nous allons faire des affiches en édition limitée, numérotées, tirées à trente exemplaires en petit format sur du beau papier. J’en suis très heureuse, car ils présentent beaucoup d’artistes qui sont dans la même veine que moi. Maureen Gontier