
Claude Bazin – Musique, théâtre et clair de lune dans un monument classé…
Du 16 au 31 juillet à Collobrières
Du 16 au 31 juillet 2025, le village de Collobrières accueillera une nouvelle édition des Nuits de Saint-Pons, festival singulier porté par la passion de Claude Bazin, comédien et metteur en scène, et d’autre bénévoles, autour de l’église de Saint-Pons. Dans ce lieu hors du commun, six soirées artistiques mêlant musique classique, jazz, rock et théâtre offriront un rendez-vous culturel unique au cœur du Massif des Maures.
Comment est né ce festival ?
Je me suis installé à Collobrières après une longue carrière dans le théâtre, notamment comme responsable du département théâtre du Conservatoire de Toulon. Ici, j’ai découvert un lieu absolument extraordinaire : l’église en ruine de Saint-Pons. Elle surplombe le village, au départ du GR, c’est un site magique, ouvert sur le ciel, où les pierres racontent une histoire. L’éclairage de nuit y est magnifique. Une petite association s’est constituée pour la préserver, car ce bâtiment classé doit rester dans son état actuel. C’est dans cette dynamique que le festival a vu le jour : pour faire vivre ce lieu à travers la culture, tout en le respectant.
Pourquoi avoir choisi une programmation pluridisciplinaire ?
Parce que notre objectif est d’apporter une diversité artistique accessible à tous : habitants du village, visiteurs du Var, touristes français et étrangers. Et ça fonctionne ! L’an dernier, 45 % du public venait de Collobrières, et 55 % des alentours et d’ailleurs. Nous proposons six soirées : musique actuelle, jazz, musique classique, théâtre… Cela permet à chacun de découvrir des esthétiques qu’il ne connaît pas forcément. Les concerts des élèves du conservatoire, par exemple, ont attiré plus de deux cents personnes l’an dernier, bien au-delà des cent-quarante places assises.
Que nous réserve la programmation 2025 ?
Le 16 juillet, dans le cadre de la Tournée Var Opéra, nous accueillons un concert gratuit offert par le Département sur la place de la mairie (car il n’est pas possible de monter un piano de concert dans l’église). Ensuite, nous proposons six rendez-vous entre le 16 et le 31 juillet. Le
18 juillet, un concert du groupe Wyvern, rock progressif. Le 22 juillet, du jazz soul vocal avec Angélique Nicolas Quartet, une voix exceptionnelle. Le 25, une soirée musique classique avec le Quatuor Andrea qui jouera des œuvres de Beethoven et Schubert. Le 28, c’est théâtre avec la Compagnie La Résolue, qui jouera « La Tête sous l’eau », dans une mise en scène de Louise Vigneau, artiste associée au Théâtre National de Marseille (La Criée). Enfin, le 31 juillet, une soirée jazz New Orleans avec un groupe du Var pour finir le festival en fanfare. À noter que tous les spectacles commencent à 21h, sauf la soirée théâtre à 21h30.
Quel bilan tirez-vous des éditions précédentes ?
La première année, nous avions proposé quelques dates éparses. Depuis 2023, nous sommes passés à une vraie formule de festival, avec six soirées. En 2024, nous avons accueilli sept-cent-quarante personnes : c’est une belle réussite pour une commune comme Collobrières. Et l’accueil est très chaleureux. On sent que le public attend cet événement chaque été.
Quels sont vos soutiens ?
Le partenaire principal, c’est la municipalité de Collobrières — sans elle, rien ne serait possible. Cette année, le Département du Var nous accompagne aussi via la Tournée Var Opéra. On espère que le festival va continuer à grandir et attirer de nouveaux partenaires. Je suis convaincu qu’il a un vrai avenir.
Un mot sur votre parcours personnel ?
J’ai été comédien pendant vingt ans, dans des compagnies parisiennes et en tournée dans toute la France. J’ai fondé ma propre compagnie en région parisienne en 1990, que j’ai dirigée pendant dix-huit ans. Puis le ministère m’a confié une mission de développement du théâtre dans les conservatoires, et je suis arrivé à Toulon fin 2008 pour créer un cursus structuré. Aujourd’hui, le département théâtre du
CRR de Toulon est reconnu au niveau national. Les Nuits de Saint-Pons sont un prolongement naturel de ce parcours : transmettre, partager, faire découvrir — toujours dans des lieux qui ont une âme.
Fabrice Lo Piccolo