
Claudie Lenzi – Les Eauditives : entre poésie et arts plastiques.
Les Eauditives Festival Arts Poésie du 7 au 24 mai dans le Var
Du 7 au 24 mai, le festival Les Eauditives irrigue le Var de voix poétiques, d’arts plastiques et d’engagement écologique. Claudie Lenzi, poète et artiste, présidente de Plaine page, nous raconte cette aventure libre et nomade.
D’où vient l’ADN du festival ?
Le projet est né de l’envie d’emmener la poésie là où elle ne va jamais : dans les villages, les fontaines, les espaces publics. Une poésie à ciel ouvert, à l’air libre, loin des métropoles où il est plus difficile d’investir l’espace extérieur. Le nom du festival vient de la contraction d’eau et d’auditif : nous étions sensibles aux enjeux autour de l’eau dans le monde, tout en plaçant l’écoute au cœur de notre démarche.
Comment choisissez-vous les poètes invité.e.s ?
À l’oreille, au fil des festivals. Ce qui nous touche, ce sont des écritures généreuses, sincères, engagées. Des auteur.e.s qui, à travers la poésie, proposent une forme de résistance. Cette année, la majorité des invité.e.s sont des femmes, souvent à la croisée de plusieurs disciplines : poésie, arts plastiques, édition indépendante…
Quel est le lien entre poésies et arts visuels dans Les Eauditives ?
On accueille l’exposition « Sortir du placard » à la Galerie Topic à Saint-Raphaël le 9 mai, réunissant six femmes artistes, poètes, plasticiennes et éditrices qui interrogent les frontières entre texte et image, art et littérature. La journée du 24 mai à Barjols, on découvrira la jeune revue Foehn, qui défend une écopoésie vivante, entre biodiversité, installations et design. La soirée de clôture au Centre Élias où nous entendrons le poète sonore Sébastien Lespinasse et une poète Mapuche.
Vous travaillez aussi avec les établissements scolaires ?
Oui, c’est essentiel. Avec le lycée Dumont d’Urville depuis cinq ans grâce aux documentalistes et enseignant.e.s de Lettres. Des restitutions des ateliers d’écriture menés par Aurélien Dony, au lycée et au Café Culture auront lieu le 16 mai à la médiathèque Chalucet. Pour des lectures croisées lycéens, seniors et auteur.e.s avec les poètes Patrick Sirot et Gorge Bataille (en partenariat avec le Marché de la Poésie). Nous avons également un beau partenariat avec l’ÉsadTPM depuis de nombreuses années autour des Furoshiki. Chaque étudiant ayant mis en espace le texte d’un.e poète invité.e au festival en créant des objets design qui seront exposés dans le jardin Alexandre 1er le mercredi 7 mai. L’inauguration du festival dans le hall de l’école d’Art sera accompagnée de performances d’étudiant.e.s et des lectures des poètes Aurélien — un “Jacques Brel 2.0” — et SNG (Natacha Guillet) (en partenariat avec le Cipm).
Le festival donne aussi la parole aux artistes sourd.e.s ?
La langue des signes est une langue poétique à part entière. Nous accueillons pendant la journée « Créations Sourdes » des poètes et plasticien.ne.s sourd.e.s comme Levent Beskardes pour des lectures bilingues et performances visuelles. Une artiste sourde est également en résidence chez Plaine Page, avec une création originale qui sera restituée au Centre d’Art Contemporain de Châteauvert.
D’autres rendez-vous marquants à signaler ?
Le 15 mai au Telegraphe : lecture d’Anny Pelouze et performance lyrique la chanteuse et musicienne franco libanaise Roula Safar. Le 22 mai, nous recevons Alice Gervais-Ragu dans notre galerie ZIP22 à Barjols, avec la mise en espace de son recueil « La Dernière Forêt », et le 23 mai à Brignoles, à la médiathèque Jacques Celsor, Maryvonne Colombani animera une rencontre littéraire avec Dorothée Volut et exposition des Premières Pages des livres bien-aimés en forme de forêt de feuilles sera inaugurée.
Fabrice Lo Piccolo