Claued-Henri Bonnet, une mission de service public.

La saison de l’Opéra redémarre. Cette année encore toute son équipe nous a réservé une programmation de luxe, digne du plus grand Opéra de province qu’est Toulon. Claude-Henri Bonnet, son directeur emblématique, nous détaille leurs spectacles.

 

Vous proposez cette saison des classiques, mais aussi des opéras plus contemporains…
Nous avons une mission de service public. Notre éventail est très large : musique symphonique, lyrique, musique de chambre, récitals de jeunes chanteurs. Et nous défendons l’accession au plus grand nombre. Cette année, nous proposons la découverte d’œuvres rares, comme celles de Menotti, grand compositeur américain, avec deux ouvrages courts : « Amélia va au bal », une pièce drôle et truculente et le célèbre : « Téléphone ». Également, dans le cadre du partenariat avec le festival
« Présence féminine » de Claire Bodin, nous donnons le « Cosmicomiche » d’après Italo Calvino, monté par Michèle Reverdy. Le Liberté et l’Opéra apportent leur concours dans la production, et c’est une création mondiale. Nous créerons également un Barbier de Séville orienté jeune public, d’1h30 sans entracte. Côté grand patrimoine, six très gros titres : Rigoletto, le Barbier de Séville grande version, le Requiem de Mozart, Turandot, l’Elixir d’Amour de Donizzetti, et Eugène Oneguine de Tchaïkovski. Nos concerts marchent également très bien. Notre nouveau directeur musical, Jurjen Hempel dirigera deux concerts : un sur Chostakovic et Brahms (Horizons Croisés), et le Requiem. Nous aurons de très beaux chefs d’orchestre et de très beaux solistes : tels Gauthier Capuçon dirigé par David Wroe pour « Virtuose ». Benoit Fromanger dirigera un concert dédié aux bois, avec de brillants solistes français. Le programme « Soir de bataille », le 11 novembre, sera consacré aux compositeurs militaires ou ayant écrit sur la guerre. Nous donnerons aussi « Le Songe d’une nuit d’été » dirigé par un formidable chef d’orchestre : Maxim Emelyanychev. Enfin « Un américain à Paris » reprendra un répertoire américain de comédies musicales. Côté récital, nous commencerons avec « Voix nouvelles ». Tous les deux ans nous créons un projet destiné à aider les jeunes chanteurs, avec des appels à candidature. C’est un concours de chant, dont sont sortis notamment Nathalie Dessay et Roberto Alagna.


Vous recevrez quelques stars telle Marie-Claude Pietragalla…
Mme Pietragalla, pour « Lorenzaccio » faisait au départ la mise en scène, qui était très chorégraphique, et a donc souhaité chorégraphier la pièce entièrement. Au-delà de sa notoriété, c’est une réussite, c’est une très belle artiste. Nous recevons aussi pour « le Lac des Cygnes » la compagnie de l’Opéra National de Kazan pour la deuxième fois. Il y a peu de vraies compagnies comme celle-ci dans le monde, il est indispensable de les présenter.


Vous êtes très impliqués localement : le Fimé, L’hivernal, la résidence du seynois Hugo Gonzalez-Pioli…
Cela fait partie de nos missions, avec les clubs-séniors, le Midi Festival version hivernale… Nous sommes aussi coproducteurs pour Présence Féminine, le Festival International des Musiques d’Ecran de Luc Bénito, et notre partenaire naturel : le Festival de musique de Toulon, depuis 1947. Nous ne pouvons pas tout faire, car à chaque fois cela nous coûte, et nous avons des difficultés de planning : nous travaillons dans un véritable musée, avec deux cents employés. Nous pourrions faire beaucoup de choses car nous avons une très grande salle, et un des plus beaux bâtiments patrimoniaux mais il faudrait le moderniser. Pendant sa résidence, Hugo écrira trois pièces pour les films muets du Fimé.

 

Site web de l’Opéra de Toulon