CLOVIS CORNILLAC – Innocence et bienveillance sur grand écran

« C’est magnifique » sortie le 1er juin

Clovis Cornillac, acteur français reconnu, apparaît portant une valise pleine de simplicité et de bienveillance, pour nous proposer C’est Magnifique, un film dont il est le réalisateur. Il nous confie dans ces lignes ses choix et ce qu’il pense de cette création cinématographique. 

 

Pourquoi avoir choisi l’univers du conte ?

Le conte permet de laisser la place à une liberté de création graphique et scénaristique, et à des choses de l’ordre de la poésie. 

Quand je lis Le Petit Prince, encore actuellement, je lis un conte philosophique. Ce que je trouve formidable aujourd’hui, c’est d’avoir le pouvoir de réunir des gens dans une salle, enfants comme adultes, qui viennent voir le même film.

Il n’y a rien de mieux, je trouve, que de partager les générations sur un film que l’on peut finalement voir ensemble de manière très différentes, sans pour autant y perdre du plaisir. 

 

C’est Magnifique est un film plutôt anti cynique. Ce qui est plutôt rare. Vous n’avez pas peur que l’on vous critique sur cette bienveillance ? 

 Le rapport au cynisme que je peux avoir est toujours très particulier parce que beaucoup de gens très intelligents sont cyniques. Et je ne suis pas contre l’intelligence, mais ce que je trouve terrible c’est que ce petit ricanement de tout, où finalement plus rien n’a vraiment de sens, se voit beaucoup plus aujourd’hui. 

Je ne dis pas que c’est mal, mais ce cynisme généralisé se diffuse de manière sarcastique… et je pense qu’il finit par s’abîmer.

Ce film n’a pas non plus la prétention d’être moraliste. Simplement, lorsqu’on le visionne il y a moyen de s’interroger de manière pragmatique : Je connais très peu de personnes heureuses que les gens autour d’eux aillent mal.  

Pierre n’existe pas, aux yeux de la société actuelle qui ne réfléchit pas par humanité. 

Mais son innocence et sa bienveillance en font le plus humain des hommes. 

 

Pourquoi avoir posé votre choix sur Alice Pol en tant que partenaire de tournage dans ce film ? 

A chaque réalisation cinématographique on pense d’abord à l’écriture scénaristique. Une fois fait on peut se poser la question du cast. 

Pour ce qui est d’Alice, le choix s’est rapidement porté sur elle. Je trouve qu’elle a tout pour être une bonne actrice. Elle est très investie dans son travail, à l’écoute, et veut faire avancer le projet. Il y a quelque chose de lumineux et de frais chez elle. Lorsqu’elle incarne son rôle elle est belle sans aller dans la sur beauté. Graphiquement ça offre quelque chose d’assez juste à l’écran. 

 

Vous êtes à la fois acteur et réalisateur, comment ça se passe ?

Quand je joue dans le film que je réalise, d’un point de vue technique on gagne beaucoup de temps. Je ne m’occupe pas de moi, je n’ai pas à me convaincre. Je m’organise surtout pour travailler avec les autres acteurs.

Dans ces moments de tournage, l’ambiance est swing. J’ai envie d’emmener tout le monde, que les gens soient heureux d’être sur le plateau.

Je n’ai pas encore eu de retour de gens malheureux. Et la plupart des techniciens ont vraiment envie de remettre le couvert. J’ai fait des tournages qui étaient, certains, assez compliqués où j’en demandais beaucoup mais tout le monde voulait revenir.

Il y a un aspect très gratifiant quand tu travailles et que tu sens les gens habités par une envie forte de construire de belles choses avec toi.

Lila Ayoldi