Compagnie Antipodes – S’intéresser à l’autre.

>> »Duo pour un homme seul » le 27 avril à 15h30

Certains ont le souhait de repenser le monde. Lisie Philipp, elle, souhaite redanser le monde ! En mettant l’art, la culture et la danse à la portée de tous. Sortant des salles de spectacles, elle intrigue et attire les passants afin de les faire voyager le temps d’une prestation.

Comment est née la compagnie Antipodes ?
J’étais danseuse au sein de grands ballets lorsque ma carrière a été interrompue par un accident. Bien que tentée de renoncer définitivement à la danse, celle-ci continuait de m’habiter à travers mes rêves. Mon principal moteur a toujours été de transmettre des idées par le mouvement corporel et la compagnie que j’ai fondée en 1998 a émergé naturellement de cette passion. Les premières années ont été dédiées à des expérimentations, cherchant à définir une forme qui me soit propre. Mon objectif était de découvrir ma voie artistique. Initialement axées sur la scène, mes expérimentations ont évolué vers l’espace public à la suite de rencontres fortuites, ce qui a été une révélation. Étant passionnée d’architecture et d’urbanisme, intégrer des corps dansants dans l’espace public s’est révélé être une extension naturelle de ma recherche artistique.

Comment avez-vous connu Mozaïc ?
À l’époque, j’étais interprète pour le Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public d’Orphéon Théâtre, association adhérente de Mozaïc. C’est comme ça que j’ai rencontré Shanga, le directeur. En 2018 lorsque mon ex-compagnon a quitté Antipodes, je me suis retrouvée dans l’incapacité de prendre en charge seule l’aspect administratif. De plus, nous étions en pleine mutation : l’obtention d’un lieu aux anciens abattoirs de Nice entraînait une charge de travail supplémentaire. Je ne me sentais pas capable d’assumer cela seule. J’ai alors rappelé Shanga, qui a accepté de m’épauler dans cette entreprise.
Que représente l’association Mozaïc pour vous ?
La fraternité avec l’équipe va bien au-delà d’un interlocuteur fiable pour les questions administratives, juridiques, stratégiques et comptables. C’est un peu comme une pépinière, Mozaïc possède des compétences et des connaissances que nous, artistes, ne pouvons pas avoir immédiatement. Pour moi, l’ingénierie culturelle est un domaine technique, fastidieux, et que je ne maîtrise pas.

Comment avez-vous travaillé « Duo pour un homme seul » ?
La partie chorégraphique s’est développée rapidement, en collaboration avec Michaël Pascault et Thomas Queyrens. Très vite le duo s’est formé et en partant des bases que j’avais, nous avons très rapidement écrit la suite. Puis Raphaël Zweifel violoncelliste nous a rejoints et a créé la musique en se basant sur les mouvements, les pas, mais surtout en se joignant à nos répétitions. Il a conçu la musique pour l’espace public, en utilisant son instrument de manière à le faire résonner comme une voix humaine, il a donné à la musique la dimension d’un troisième protagoniste.

Quel est le thème de ce spectacle ?
Ce qui nous relie, nous rassemble, dans un monde où la solitude semble omniprésente, malgré notre entourage, devient une question de plus en plus présente. Dans une ère marquée par une individualité croissante, il est fréquent de ressentir un sentiment d’isolement, même au sein d’une foule. C’est une préoccupation grandissante que j’observe de plus en plus autour de moi. Comment établir des liens avec autrui ? Qu’est-ce qui déclenche ce moment où nous avons envie de danser ensemble et de vivre en harmonie ?

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