COMPAGNIE SOURICIÈRE – Un théâtre qui fait tomber les masques

>> »Prodiges » le 28 avril à 14h30

Metteur en scène et jeune papa qui rêve d’un monde meilleur pour sa fille,
Vincent Franchi défend un répertoire théâtral contemporain en prise avec
son époque, résolument tourné vers l’humain. Pour le festival, il présentera un extrait de « Prodiges » dans le cadre d’une déambulation artistique composée de 6 spectacles différents

Quelle est l’histoire de ta compagnie ?
J’ai créé la Compagnie Souricière en 2008 pour faire de la mise en scène, à la sortie d’un Master Art du spectacle à Aix-en-Provence.
Parfois traduite comme « piège à rat », La Souricière est le titre de la pièce qu’Hamlet (de Shakespeare) joue devant le roi et la reine pour démasquer leur culpabilité vis-à vis du meurtre de son père. Ce nom me plaisait particulièrement : j’aimais l’idée que le théâtre pouvait être un révélateur d’une forme de vérité, l’idée qu’avec du faux on arrive à dévoiler du vrai ! Finalement, le théâtre pour moi, ce n’est pas forcément porter des masques, c’est plutôt les enlever.

Comment as-tu découvert Mozaïc ?
J’ai découvert Co.Com (ancêtre de Mozaïc) en rencontrant Shanga ! À l’époque, j’étais relativement autonome, plutôt seul et solitaire, à devoir tout gérer… Or, l’administratif et la gestion sociale sont de vrais métiers qui demandent des compétences que je n’avais absolument pas ! J’ai donc vite compris qu’il était
indispensable de me faire accompagner afin de structurer véritablement ma compagnie. Lorsque l’on a autour de soi une équipe qui nous aide, nous accompagne et fait les choses bien, on se sent vraiment épaulé. Et surtout, on peut enfin se concentrer sur notre cœur de métier : l’artistique.

Aujourd’hui, que représente Mozaïc à tes yeux ?
À mes yeux, Mozaïc est une chance pour les compagnies et je dirais plus globalement, pour la vie culturelle sur le territoire. Aujourd’hui, je ne vois pas comment une compagnie comme la mienne pourrait, en totale autonomie et avec les moyens dont nous disposons, subsister sans Mozaïc… Par ailleurs, il n’y a pas toujours eu à Toulon une si grande richesse culturelle ! Je pense que Mozaïc est la structure qu’il fallait, à la fois pour les compagnies, mais également pour les acteurs de la vie culturelle du spectacle vivant. Ce type de structure manque énormément sur d’autres territoires, nous avons donc beaucoup de chance d’avoir Mozaïc dans le Var.

Une anecdote avec Mozaïc ?
Je suis un peu moins présent maintenant que je suis jeune papa, mais auparavant, j’aimais beaucoup assister aux rendez-vous spontanés, aux barbecues, aux apéros, aux moments de convivialité où on peut se retrouver et faire autre chose que bosser sur la compta… Moi j’apprécie vraiment ça chez Mozaïc : c’est un
peu la famille ! On est dans un esprit de franche camaraderie, de convivialité… C’est important l’humain dans le travail et particulièrement dans nos branches de métier : si l’humain n’est pas là, cela n’a aucun intérêt.

Présente-nous le spectacle que tu mettras en scène pour les 10 ans.
Lors du festival, je présenterai une forme courte de « Prodiges », une pièce écrite par Mariette Navarro. Elle raconte, via une réunion Tupperware dans les années 1960, le déchaînement de la société de consommation qui a fait croire à un épanouissement féminin par la nouvelle technologie. Elle montre comment la société capitaliste a vendu du rêve, notamment à la jeune femme de ces années-là, en lui faisant croire à une espèce de liberté totalement fantasmée, qui s’est finalement révélée être une forme

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